"J’ai demandé et réaffirmé ce matin que le travail puisse se poursuivre (…) Il nous faut en effet un budget de taille suffisante, crédible", a affirmé M. Macron après une rencontre consacrée à la réforme de la zone euro avec ses homologues de l’UE.
Il a notamment souligné qu’un tel budget devait avoir une fonction "de stabilisation", pour venir en aide aux pays de la zone euro soumis à un choc économique ponctuel.
Au même moment, le Néerlandais Mark Rutte affirmait que "les idées de stabilisation et de budget de la zone euro" avaient été débattues en 2018 mais qu’elles étaient depuis "passées par la fenêtre".
"La stabilisation a disparu", a-t-il insisté, ajoutant que "la France et les Pays-Bas (travaillaient) en étroite collaboration sur ce dossier".
Les ministres européens des Finances se sont mis d’accord la semaine dernière sur les grandes lignes d’un budget de la zone euro, qui divise depuis deux ans les pays du Sud, partisans d’une plus grande solidarité, et ceux du Nord, les Pays-Bas en tête, adeptes de la rigueur budgétaire.
Effectif en 2021, cet "instrument budgétaire" – une terminologie utilisée à la demande de La Haye – aura pour objectif d’encourager des réformes structurelles pour accroître la compétitivité dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique.
Mais les ministres ne sont pas parvenus à s’entendre sur la gouvernance de ce budget et surtout son montant, qui sera bien moindre que les centaines de milliards d’euros initialement évoqués par Emmanuel Macron.
"On parle d’un, deux ou trois milliards par an. C’est +peanuts+, ça n’a aucun impact macroéconomique. Mais l’idée est là, le symbole est important", résume un haut fonctionnaire européen.
Que les pays réticents "acceptent l’idée du budget, c’est déjà quelque chose", renchérit un diplomate français. "On assume de ne pas renverser la table sur ce budget, parce qu’on pense que ce n’est pas dans l’intérêt du projet."
Les dirigeants européens ont validé vendredi l’accord ministériel et invité les ministres à "poursuivre les travaux".
"C’est une bonne avancée" mais ce "n’est pas suffisant", a cependant souligné M. Macron.
"Nous devons pouvoir, dans ce budget, faire appel à des financements additionnels et il est clair que nous avons besoin d’une gouvernance à 19 si nous voulons que ce soit un budget de la zone euro", a-t-il ajouté.