La Libye se dote de sa première loi antiterroriste
Le Parlement en Libye a adopté une loi antiterroriste inédite dans ce pays devenu fief des groupes jihadistes armés, prévoyant de lourdes peines de prison pour les auteurs d' »actes terroristes », selon le texte publié jeudi.
Le texte considère comme acte terroriste "tout usage de la force, de la violence ou de menaces dans le but d’entraîner un trouble grave à l’ordre public ou mettre en péril la sécurité de la société ou ses intérêts".
Il prévoit la perpétuité pour quiconque forme ou dirige une "organisation terroriste" et sanctionne l’appartenance à un tel groupe par dix ans de prison au moins, une peine aggravée si l’accusé a reçu un entrainement militaire ou s’il est membre des services de sécurité.
La Loi prévoit aussi de lourdes peines de prison pour les auteurs d’agressions contre les représentations diplomatiques ou l’enlèvement de diplomates. Elle sanctionne sévèrement aussi les responsables d’actes de sabotage contre les avions ou les installations aéronautiques.
Avant même l’adoption de la loi, le Parlement avait qualifié fin août de "terroristes" les miliciens de Fajr Libya et d’Ansar Asharia.
Fajr Libya, une coalition de milices islamistes et de la région de Misrata (à l’est de Tripoli), s’était emparée de Tripoli fin août, à l’issue d’un mois et demi de combats contre des milices rivales, en particulier à l’aéroport de Tripoli où plusieurs avions ont été détruits ou endommagés par les combats.
De son côté, Ansar Asharia, classé comme "terroriste" par les Etats-Unis, prône le jihad et contrôle quasiment depuis juillet la ville de Benghazi (1.000 km à l’est de Tripoli) aux côtés d’autres milices islamistes moins radicales.