La France en suspens à la veille d’un scrutin sous la menace terroriste
La France retenait son souffle samedi, à la veille du premier tour d’une élection présidentielle à l’issue très indécise, organisée sous haute surveillance quelques jours après un nouvel attentat à Paris.
L’assaillant, Karim Cheurfi, un Français de 39 ans au lourd passé judiciaire, a tué de sang-froid un policier et en a blessé deux autres, ainsi qu’une touriste avant d’être abattu.
Le groupe Etat islamique (EI) a rapidement revendiqué l’attaque, qui, après plusieurs attentats meurtriers en Europe et plusieurs tentatives récemment déjouées en France, risque de peser sur la mobilisation et sur le choix des Français, depuis longtemps polarisés par deux grandes questions, la sécurité et le chomage.
Environ le quart des électeurs s’avouait encore indécis et l’abstention s’annonce toujours forte, avant le scrutin qui s’annonce comme un "match à quatre" serré entre le centriste Emmanuel Macron, la patronne de l’extrême droite Marine Le Pen, le conservateur François Fillon et le champion de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon.
Les deux candidats qui arriveront en tête des suffrages dimanche soir s’affronteront dans un second tour le 7 mai.
La campagne officielle pris fin vendredi soir à minuit (22H00 GMT), ce qui interdit aux médias de publier des sondages ou des déclarations de candidats jusqu’à la fin du vote. Au dernier jour, les représentants de la droite et de l’extrême droite ont durci leur discours sécuritaire, appelant à un renforcement de la lutte anti-terroriste.
"Depuis dix ans, sous les gouvernements de droite et de gauche, tout a été fait pour que nous perdions" la "guerre qui nous est menée", a dénoncé la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen qui espère capitaliser sur la peur des attentats.
François Fillon, affaibli par une affaire d’emplois fictifs présumés au bénéfice de sa famille, s’est pour sa part dit déterminé à combattre le terrorisme "d’une main de fer". "Certains n’ont semble-t-il pas encore totalement pris la mesure du mal qui nous agresse", a-t-il lancé, dans une pique au gouvernement socialiste.
L’ex-ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, qui espère tirer partie du désir de renouvellement exprimé par les Français a en retour reproché à l’ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy (2007-2012) "l’affaiblissement du renseignement territorial" du fait des suppression de postes.
Avec AFP