La composition du Soleil se révèle

Grâce à des échantillons de vent solaire obtenus après la mission spatiale Genesis, une équipe de chercheurs franco-américaine a mis au jour « l’ADN du Soleil », sa composition isotopique en azote. Ils ont alors découvert qu’elle était très différente de celle de l’azote des météorites et de la Terre.

La composition du Soleil se révèle
Pour comprendre la façon dont se sont formés le Soleil et les planètes qui l’entourent, les scientifiques tentent de percer les secrets de notre astre, qui concentre plus de 99% de la matière présente dans le système solaire. Aujourd’hui, les astronomes savent que le système solaire s’est formé dans un nuage de gaz et de poussières, la nébuleuse protosolaire. Or notre étoile "a conservé la composition initiale de la nébuleuse protosolaire (…) Ce qui n’est pas le cas de la plupart des autres corps du système solaire, comme la Terre, Mars ou les météorites", explique la Nasa dans un communiqué.

C’est pourquoi une équipe franco-américaine dirigée par le Centre de recherches pétrographiques et géochimiques de Nancy a étudié la composition du Soleil, grâce à des échantillons de vent solaire récoltés par la mission spatiale Genesis. Lancée par la Nasa en 2001, cette mission avait pour principaux objectifs d’établir les compositions isotopiques en azote et oxygène du Soleil. Les rapports isotopiques de ces éléments sont en effet très différents entre la Terre, la Lune, Mars, les météorites, les comètes et les planètes géantes. "Pour expliquer ces variations, il était indispensable de déterminer la composition isotopique de la nébuleuse protosolaire, autrement dit celle du Soleil aujourd’hui", explique le CNRS. La composition isotopique indique les proportions des divers isotopes (des atomes qui ont le même nombre de protons mais un nombre de neutrons différent) d’un élément chimique.

Le Soleil 60% moins riche en isotope 15N que la Terre

A l’issue de leurs analyses, dont les résultats sont publiés par la revue Science, les chercheurs concluent que l’azote solaire est très différent de l’azote terrestre. Le Soleil est en effet 60% moins riche en isotope 15N que la Terre. "En d’autres termes, la Terre et les météorites sont enrichies de 60% en 15N tandis que les comètes le sont de 300%", note le CNRS. En outre, les chercheurs ont découvert que le rapport 15N/14N du Soleil était similaire à celui de l’atmosphère de Jupiter, qui avait été analysé il y a dix ans par une sonde américaine. Une similitude qui tend à prouver que les planètes géantes ont capturé dans leurs atmosphères une partie du gaz de la nébuleuse primitive.

En outre, les chercheurs américains ayant participé à l’étude ont découvert que l’oxygène solaire est également appauvri en isotopes rares (17 O et 18 O) par rapport à celui de la Terre. L’une des hypothèses étudiées par les chercheurs avance que ces variations auraient été engendrées par une irradiation intense du gaz résiduel de la nébuleuse par le Soleil jeune. "Des réactions photochimiques auraient alors enrichi en isotopes rares les composés résultant de ces réactions, qui auraient été incorporés dans les météorites et les planètes telluriques", explique le CNRS.

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