L’Iran sourd aux appels à libérer un pétrolier battant pavillon britannique

L’Iran restait samedi sourd aux multiples appels à libérer un pétrolier battant pavillon britannique arraisonné dans le détroit d’Ormuz, le Royaume-Uni convoquant le chargé d’affaires iranien et appelant les navires britanniques à éviter ce passage maritime stratégique.

Arraisonné vendredi pour "non respect du code maritime international" par les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran, le tanker Stena Impero, dont le propriétaire est suédois, a été emmené au port de Bandar Abbas (sud), selon les autorités portuaires de la province de Hormozgan où est situé le port.

Cette saisie est survenue quelques heures après la décision de la Cour suprême de Gibraltar (extrême sud de l’Espagne) de prolonger de 30 jours la détention d’un pétrolier iranien arraisonné le 4 juillet par les autorités de ce territoire britannique, et soupçonné de vouloir livrer du brut à la Syrie en violation des sanctions européennes contre Damas. L’Iran a nié cette accusation et dit qu’il riposterait à cet acte de "piraterie".

"Contrairement à la piraterie dans le détroit de Gibraltar, notre action dans le Golfe persique consiste à faire respecter les lois maritimes internationales", a affirmé sur Twitter le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, pour défendre l’arraisonnement du tanker battant pavillon britannique.

"C’est l’Iran qui garantit la sécurité du Golfe persique et du détroit d’Ormuz. La Grande-Bretagne doit cesser d’être un auxiliaire du terrorisme économique des Etats-Unis", a ajouté M. Zarif en allusion aux sanctions économiques rétablies par Washington après son retrait unilatéral de l’accord nucléaire en 2018.

Le chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt a indiqué sur Twitter avoir fait part de son "extrême déception" à M. Zarif "qu’après qu’il m’eut assuré samedi dernier que l’Iran souhaitait désamorcer la situation, ils agissent dans le sens opposé".

Le chargé d’affaires iranien à Londres a été convoqué au ministère des Affaires étrangères, et le Royaume-Uni a recommandé aux navires britanniques de rester "en dehors de la zone" du détroit d’Ormuz pour une "période provisoire".

L’Allemagne, la France et l’UE ont sommé l’Iran de relâcher le Stena Impero. "Une nouvelle escalade serait très dangereuse pour la région", a averti Berlin après que les Etats-Unis ont dénoncé une "surenchère de la violence" de l’Iran.

"Dans une situation déjà tendue, ce développement alimente les risques de nouvelle escalade", a estimé le service de la diplomatie de l’UE en exprimant sa "profonde préoccupation".

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