Une escapade internationale qui embaume les cicatrices et redonne du tonus à l’ego était donc la bienvenue. Celle qu’entreprend Nicolas Sarkozy en Chine est de cet acabit. Elle se décompose en trois séquences assez distinctes susceptibles de reconstruire une aura.
La première est d’ordre politique. Une rencontre au sommet avec le président chinois HU Jin Tao, plus longue que prévue pour bien marquer l’épaisseur de l’estime entre les deux hommes, est un moment politique d’une grande intensité. La guerre contre le Libye de Mouammar Kadhafi est prévue de figurer au cœur de cette rencontre. Nicolas Sarkozy éclairera le dirigeant chinois des derniers développements militaires te politique de cette crise. Il est à parier que le numéro Un chinois entendra cette mise à jour les paupières plus baissées que d’habitude. La chine s’est abstenue lors du vote de la fameuse résolution 1973 qui autorise la communauté internationale à recourir à la force pour empêcher Mouammar Kadhafi de nuire à son peuple. Elle regarde avec une réserve jusque là muette les performances militaires de l’Otan dans cette région.
Le second moment est purement économique. Il s’agit pour Nicolas Sarkozy de parrainer le grand séminaire de Nankin destiné à pousser encore plus loin la réflexion sur les meilleures pistes pour reformer le système financier international. C’est devenu le cœur de cible de toute la présidence française du G20. Même si du séminaire de Nankin, il n’est pas attendu des grandes décisions qui restent l’apanage des réunions de ministres et des rencontres au sommet des Etats, la diplomatie française est heureuse d’annoncer avoir choisi Nankin pour lancer cette grande réflexion sur les terres chinoise en reconnaissance du grand rôle que joue la Chine d’aujourd’hui dans l’économie mondiale. Nicolas Sarkozy pourra se targuer d’avoir fait venir à Nankin quinze ministres des finances dont le puissant secrétaire d’Etat au trésor américain Timothy Geithner. Petite cerises sur le gâteau, Nicolas Sarkozy pourra aussi trouver un autre plaisir à avoir comme auditeur le patron du FMI, futur possible challenger, Dominique Strauss-Kahn.
Le troisième moment est d’ordre émotionnel et imprévu. Il s’agit de cette visite surprise à la fin de cette tournée à ce Japon meurtri par le séisme, le Tsunami et la catastrophe nucléaire. Depuis le début, Nicolas Sarkozy voulait être le premier chef d’Etat à se rendre au Japon. Apres quelques complications diplomatiques, le ciel s’est dégagé pour ouvrir la voie à cette photo qui se veut grandiose d’un Nicolas Sarkozy au chevet d’un pays qui souffre le martyr, pour lui dire la communion du peuple français dans cette épreuve et la solidarité de la communauté internationale dans cette tragédie.