L’affaire « Leila Aichi », une bataille pour l’exemple

C’est l’un des grands mélodrames qui a marqué la relation France Maroc de ces dernières semaines, en tout cas au niveau des médias, de la société civile et de réseaux sociaux. C’est la fameuse affaire de Leila Aicha, du nom de cette sénatrice franco-algérienne qui sous la couleur du Modem de Francois Bayrou fut investie par le nouveau parti « La république en Marche » pour concourir à la députation de la fameuse 9ème circonscription des Français à l’étranger. Particularité de cette candidate, sénatrice de Paris, son tropisme pro-Polisario.

Par Mustapha Tossa

Dès que cette situation fut rendue publique, la réaction des Marocains en France comme au Maroc n’a pas tardé. Un élan spontané de protestation a subitement vu le jour pour dénoncer ce qui ressemble à s’y méprendre sinon à une imposture du moins à un abus de confiance. Car ni François Bayrou, patron du Modem, parti dans lequel militait Leila Aicha après un passage chez les écologistes, ni Emmanuel Macron créateur et inspirateur du jeune mouvement « En Marche ! » ne sont soupçonnés d’avoir la moindre sympathie pour les thèses séparatistes du Polisario. Comment à ce stade de la vie politique et électorale française peuvent-ils s’accommoder et encore moins autoriser la candidature d’une personnalité qui peut les mettre en porte à faux avec un allié aussi précieux et stratégique que le Maroc ?

Il est vraie dans la vie d’un gouvernement, ce n’est pas un député qui fait sa politique étrangère ni ne conçoit la nature de ses relations avec ses partenaires à l’international. Mais dans le cas de Leila Aichi qui affiche ouvertement sa sympathie pour l’agenda du Polisario, le risque était grand qu’une fois élue à l’Assemblée nationales, elle ne puisse utiliser ce pouvoir parlementaire pour faire la promotion et la communication de l’agenda polisarien au bord de la Seine et polluer à loisir les relations franco-marocaines.

La politique étrangère de la France est du domaine réservé du président de la république Emmanuel Macron, portée aujourd’hui par un des hommes de confiance et d’inspiration Jean Yves Le Drian. Plus que jamais le nouvel exécutif français inscrit son action dans la recherche d’un solution de compromis incarnée par le plan d’autonomie, proposé par le Royaume pour sortir de la crise et applaudie dans tous les forums internationaux. Dans ce contexte de délestage d’un conflit et d’une dispute stratégique entre le Maroc et l’Algérie vieille de plus de quatre décennies, les promoteurs de l’agenda séparatiste et leurs portes drapeaux n’ont plus voix au chapitre.

Sentant l’effet de ce rouleau compresseur, Leila Aichi a tenté de maquiller ses postions avec le secret espoir d’échapper à la perte de l’investiture. Elle affrontait une levée de bouclier salvatrice dans les réseaux sociaux pour exiger que le parti "La république En Marche" lui retire cette investiture. Hier, le nom de Leila Aichi ne figure plus dans la dernière liste des candidats investis par « La République en marche ».

La mobilisation des Marocains et des binationaux de la société civile sur cette question fut à la fois exemplaire et un cas d’école. Il s’agissait ni plus ni moins que de dénoncer cette tentative des forces hostiles aux intérêts du Maroc et leur volonté de nuire à la relation entre la France et le Maroc dans la nouvelle architecture politique française qui en train de naître sous la houlette du jeune président Emmanuel Macron.

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