Irak: un ancien député sunnite condamné à mort pour meurtres
Un ancien député sunnite a été condamné à mort dimanche pour le meurtre de deux soldats en Irak, un verdict qui pourrait nuire aux relations entre Bagdad et la puissante tribu dont il est issu et qui combat le groupe Etat islamique (EI).
"La cour criminelle centrale a condamné Ahmed al-Alwani à la peine de mort (…) pour avoir tué deux soldats", a déclaré à l’AFP un porte-parole de la Justice, Abdelsattar Bayraqdar, sans préciser quand les meurtres avaient eu lieu.
L’accusé –qui fut un des principaux soutiens du mouvement de protestation mené en 2013 par les sunnites contre le gouvernement dominé par les chiites– a un mois pour faire appel, a-t-il ajouté.
M. Alwani a été arrêté fin décembre 2013 lors d’un raid contre sa maison, dans lequel son frère Ali et cinq de ses gardes ont été tués.
Le ministère de la Défense avait alors indiqué qu’un membre des forces de sécurité avait été tué et cinq blessés dans les affrontements.
Le ministère avait expliqué qu’Ali était la cible du raid, mais que les deux frères et les gardes avaient ouvert le feu à l’arrivée des forces de sécurité.
Ce raid meurtrier et l’arrestation du député avaient attisé la colère des sunnites contre le gouvernement, cette communauté ayant le sentiment d’être marginalisée et injustement visée par les forces de sécurité.
Quelques jours après le raid, les forces de sécurité avaient démantelé le principal camp de protestation sunnite à Ramadi, provoquant des heurts et une situation très instable, qui avait conduit les autorités à perdre le contrôle de secteurs de cette ville et de la totalité de la localité proche de Fallouja.
Celle-ci est aujourd’hui entièrement sous le contrôle des jihadistes de l’Etat islamique, qui dominent également partiellement Ramadi.