France: Les circonstances de la mort de Maëlys examinées à la loupe
Après les aveux de Nordahl Lelandais, les enquêteurs s’attachent désormais à déterminer les circonstances de la mort de Maëlys, la fillette disparue cet été dans l’est de la France.
S’il a fourni aux enquêteurs des indications qui leur ont permis de retrouver de premiers restes de l’enfant – un crâne et un os long – l’ancien maître-chien a refusé de s’exprimer sur les circonstances de sa mort.
"Il a indiqué qu’il souhaitait d’abord que le corps de Maëlys soit retrouvé et qu’il s’expliquerait ultérieurement", à l’occasion d’une prochaine audition, avait indiqué mercredi le procureur de Grenoble Jean-Yves Coquillat.
Pour son avocat Alain Jakubowicz, c’est un "grand soulagement" de voir que son client dit désormais la vérité après s’être muré dans le silence depuis son inculpation.
"L’enquête doit se poursuivre. Il aura à répondre à de nombreuses questions. Il sera entendu prochainement sur aux circonstances dans lesquelles cette mort est intervenue. J’ai la conviction qu’il y contribuera pleinement", a fait valoir Me Jakubowicz.
La reprise des recherches pour retrouver le reste de la dépouille de l’enfant était rendue difficile par les conditions météorologiques – neige, pluie et épais brouillard – compliquant encore la tâche des enquêteurs sur ce terrain très accidenté.
La gendarmerie a mobilisé de gros moyens: des chiens spécialisés dans la recherche de corps, un laboratoire mobile et une vingtaine d’experts de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale).
Lelandais va-t-il pouvoir longtemps plaider le caractère accidentel de la mort de l’enfant alors qu’il est mis en cause dans une autre affaire criminelle: le meurtre du caporal Arthur Noyer, en avril, toujours dans cette même région proche de Chambéry (Savoie) ?
"Je n’oublie pas qu’il y a un autre dossier", a indiqué Me Jakubowicz, sur les conseils duquel Lelandais est passé aux aveux.
Lelandais, dont le profil psychologique continue à dérouter les enquêteurs, a été inculpé le 20 décembre pour l’assassinat d’Arthur Noyer.
Sur France info, l’avocat de la famille Noyer Bernard Boulloud, a espéré que Lelandais "ira jusqu’au bout de sa logique d’aveux".
Même si son avocat s’offusque de l’étiquette de tueur en série qui est désormais attachée à son client, "sans l’ombre du commencement d’une preuve", le parquet de Grenoble a aussi rouvert récemment quatre autres affaires de disparitions, survenues en Isère entre 2010 et 2016.
Une cellule de coordination, baptisée Ariane, a été créée il y a moins d’un mois au pôle judiciaire de la gendarmerie nationale à Pontoise, près de Paris, afin de détecter d’éventuels recoupements entre Lelandais et des disparitions et crimes non élucidés.
Les gendarmes du Service central de renseignement criminel (SCRC) examinent à la loupe "le parcours de vie" de Lelandais, en interrogeant toutes les bases judiciaires mais aussi les prestataires privés comme les opérateurs téléphoniques, les transporteurs ou les assurances.
Ce travail vise à "fixer dans le temps et dans l’espace" le suspect pour permettre des rapprochements et relancer des enquêtes criminelles non résolues. (afp)