Fourniret et son ex-épouse présents à Guermantes sur les lieux de la disparition d’Estelle Mouzin

Michel Fourniret et son ex-épouse Monique Olivier sont arrivés jeudi soir, pour une reconstitution, à Guermantes (Seine-et-Marne) sur les lieux où le tueur en série est accusé d’avoir kidnappé en 2003 Estelle Mouzin, alors âgée de 9 ans, avant de la séquestrer puis de la tuer.

Les deux ex-époux sont arrivés aux alentours de 22h au sein d’un convoi comprenant des dizaines de motos, voitures de police et deux camionnettes blanches, a constaté une journaliste de l’AFP.

Plusieurs dizaines de journalistes étaient placés derrière un cordon police à 200 m de la boulangerie où a été vue pour la dernière fois Estelle Mouzin avant sa disparition, le 9 janvier 2003, à son retour à pied de l’école.

Selon une source policière, 300 policiers sont mobilisés pour la reconstitution. Toute la petite ville pavillonnaire de Seine-et-Marne a été bloquée jeudi, vidée de ses habitants.

Dans la journée, des policiers ont barré la rue de l’école d’Estelle, le Val Guermantes, où une reconstitution était également prévue.

Le convoi a fait une halte dans une autre commune avant la reconstitution à Guermantes, a-t-on précisé de même source.

Ce déplacement était souhaité par la juge d’instruction Sabine Khéris, qui a repris l’enquête en 2019. La magistrate a aussi prévu de se rendre avec les deux suspects dans les Ardennes à la fin du mois.

L’objectif est de raviver les souvenirs du tueur en série de 78 ans, dont les déclarations alambiquées et les problèmes de mémoire compliquent la tâche des enquêteurs.

Après les révélations de son ex-femme, qui l’avait accusé en janvier d’avoir violé et tué l’enfant, Michel Fourniret avait fini par avouer en mars sa responsabilité dans l’affaire Estelle Mouzin: « Je reconnais là un être qui n’est plus là par ma faute », avait-il déclaré à la juge.

Il avait aussi estimé « pertinent » le fait que le corps de la fillette puisse être dans l’une de ses anciennes propriétés des Ardennes.

En août, lors d’une nouvelle audition devant la juge d’instruction, Mme Olivier, 71 ans, avait précisé que M. Fourniret avait séquestré, violé et tué Estelle Mouzin dans une maison, déserte, appartenant à sa défunte soeur, à Ville-sur-Lumes (Ardennes). Elle a été mise en examen pour « complicité » des faits.

Rien n’a filtré de l’audition, quelques jours plus tard, de Michel Fourniret, mis en examen depuis novembre 2019 pour « enlèvement et séquestration suivis de mort » dans ce dossier.

L’ADN partiel d’Estelle Mouzin a été retrouvé à deux endroits sur un matelas, saisi dans cette maison, où d’importantes fouilles ont été menées fin juin, en vain, pour retrouver le cadavre de l’enfant.

Les enquêteurs ont également exploré sans résultat le château du Sautou, une ancienne propriété de « l’ogre des Ardennes ».

Le père d’Estelle, Eric Mouzin, a lancé lundi « un appel urgent et solennel » aux médias, leur demandant de ne pas « révéler les détails les plus cruels des crimes » de Monique Olivier et Michel Fourniret.

Ce dernier purge une peine de prison à perpétuité incompressible, depuis qu’il a été déclaré coupable en 2008 des meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001. Il a de nouveau été condamné en 2018 pour un assassinat crapuleux.

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