Espagne: Pedro Sanchez défend une vente d’armes à l’Arabie saoudite

Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a défendu dimanche la décision controversée de son gouvernement de livrer finalement 400 bombes à guidage laser à l’Arabie saoudite, affirmant que cela était nécessaire pour préserver de bonnes relations avec la monarchie du Golfe.

Le gouvernement socialiste avait annoncé le 4 septembre qu’il renonçait à livrer ces armes déjà payées, après des bombardements effectués au Yémen par la coalition pro-gouvernementale menée par l’Arabie saoudite, ayant tué des dizaines d’enfants.

Mais jeudi, le ministre des Affaires étrangères Josep Borrell a affirmé que son gouvernement allait finalement respecter le contrat de 9,2 millions d’euros et livrer les bombes, une volte-face qui a provoqué la colère des organisations humanitaires.

Lors d’une interview sur la chaîne TV La Sexta, Pedro Sanchez a indiqué que son gouvernement risquait de "donner l’impression qu’il était en train de revoir totalement sa relation" avec la monarchie islamique s’il ne livrait pas les armes.

"Le dilemme auquel le gouvernement était confronté était de rompre ses liens commerciaux, économiques et politiques avec l’Arabie saoudite, avec l’impact que cela pourrait avoir dans certaines régions du pays, comme dans la baie de Cadix, ou bien exécuter un contrat signé par le gouvernement précédent", a-t-il ajouté.

Sur le plan commercial, l’annulation mettait en danger un contrat nettement plus important: la commande de cinq navires de guerre, des corvettes, pour 1,8 milliard d’euros, qui devaient être construits par l’entreprise publique espagnole de chantiers navals Navantia en Andalousie, un bastion socialiste.

Des milliers d’emplois étant en jeu, des travailleurs de la région ont organisé des manifestations en faveur du maintien du contrat.

Outre les navires de guerre, Madrid a obtenu de juteux contrats d’infrastructure, comme la construction d’un train à grande vitesse reliant La Mecque à Médine ou d’un métro à Ryad.

Madrid est le quatrième fournisseur d’équipements militaires et d’armes à Ryad, selon Amnesty International.

Quelque 10.000 personnes ont été tuées au Yémen depuis 2015 et le début de l’intervention de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et d’autres alliés.

Cette coalition sunnite intervient pour aider le pouvoir gouvernemental yéménite face à la minorité chiite des Houthis, soutenue par l’Iran, qui s’est emparée de vastes régions du pays, dont la capitale Sanaa.

Pour l’ONU, il s’agit de "la pire crise humanitaire" au monde.

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