Sami Fehri "vient de se rendre au procureur général", a indiqué à l’AFP Me Sonia Dahmani, sans plus de précisions.
La justice tunisienne avait ordonné le 24 août le placement en détention de M. Fehri dans un affaire de corruption remontant à l’époque du président déchu Ben Ali.
L’intéressé affirme que cette décision a été prise en représailles à la diffusion d’une émission satirique politique de Guignols par sa chaîne et qui a été retirée des ondes "sous pression", selon lui, du gouvernement dirigé par les islamistes du parti Ennahda.
Les autorités affirment vouloir "assainir" le secteur des complices du régime déchu, à l’instar de M. Fehri, un associé de Belhassen Trabelsi, beau-frère de Ben Ali, un homme d’affaires en fuite au Canada.
La société civile note que les déboires judiciaires du patron d’Ettounsiya coïncident avec l’arrêt de son émission "la logique politique" qui tournait en dérision les dirigeants du pays et du parti Ennahda.
Dans une déclaration vidéo diffusée dans la nuit de mercredi à jeudi par sa chaîne, M. Fehri avait indiqué qu’il allait se rendre, dénonçant des poursuites illégales et une attaque contre la liberté d’expression.
"La liberté d’expression dans laquelle nous vivons depuis le 14 janvier (2011, date de la fuite de Ben Ali) est menacée", a déclaré Sami Fehri, qui, sous le régime déchu, s’était fait un nom en produisant des émissions de divertissement à grand succès.