Le texte, déposé auprès du président de la Chambre Ali Abdel Aal, demande plusieurs modifications de la Constitution, dont l’une portant sur la durée du mandat présidentiel, actuellement limité à deux fois quatre ans.
Les élus souhaitent qu’il soit désormais de deux fois six ans, ce qui permettrait, selon eux, à M. Sissi de se représenter à la présidentielle encore deux fois après 2022.
La durée actuelle du mandat "n’est pas vraiment appropriée étant donné la réalité et la conjoncture du pays et de la région", d’après un communiqué publié sur le site internet du Parlement.
M. Abdel Aal a reçu "une demande d’un cinquième des élus (120 députés sur un total de 596) pour modifier certains articles de la Constitution", soit le quorum nécessaire pour une telle requête, selon la même source.
"La demande a été soumise par la coalition ‘Soutien à l’Egypte’ (majoritaire au Parlement) et quelques parlementaires indépendants", a indiqué à l’AFP Moustapha Bakri, l’un des élus favorables à la révision constitutionnelle.
Selon Jean Talaat, un autre élu de la vaste majorité, "les amendements concernent moins de dix articles de la Constitution, y compris celui sur la durée du mandat présidentiel, pour l’étendre à six ans".
"Cela pourra être appliqué une fois approuvé par référendum, et ainsi le président Sissi pourra être éligible pour se présenter de nouveau", a ajouté M. Talaat.
Les amendements comptent aussi un retour au bicamérisme, avec l’établissement d’une chambre basse. Cette institution avait été écartée par la Constitution de 2012, après la révolte de 2011 qui avait précipité la chute du régime de Hosni Moubarak.
L’un des amendements présentés prévoit également le rétablissement d’un ministère de l’Information, un portefeuille supprimé par la Constitution de 2014.
"Les modifications sont destinées à soutenir la représentation parlementaire des femmes, des jeunes, des chrétiens, des personnes aux besoins particuliers et des Egyptiens de la diaspora", selon le communiqué du Parlement.
M. Sissi, ancien chef de l’armée, a été élu une première fois en 2014, après la destitution de son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi l’année précédente. Il a été réélu en mars 2018 avec plus de 97 % des voix.
La très grande majorité du Parlement actuel soutient le gouvernement de M. Sissi. Seul un groupe d’une dizaine de parlementaires se présente comme étant d’opposition, mais leur poids n’est pas suffisant pour se faire entendre.