Egypte : le verdict dans le procès de Moubarak sera prononcé le 2 juin

Le président de la cour pénale du Caire, Ahmed Refaat, a annoncé mercredi que le verdict dans le procès de l’ancien président égyptien, Hosni Moubarak, sera prononcé le 2 juin.

Egypte : le verdict dans le procès de Moubarak sera prononcé le 2 juin
Lors de ses plaidoiries, la défense de Moubarak a souligné que l’accusation ne dispose d’aucun élément démontrant l’implication de son client dans des problèmes liés au contrat de livraison de gaz conclu avec Israël.

"Il n’y a aucune preuve que M. Moubarak ait été impliqué dans cet accord" controversé, a dit Me Farid El-Dib devant le tribunal pénal du Caire lors des plaidoiries de la défense qui ont duré un mois.

L’avocat a assuré que son client n’avait pas été impliqué dans la fixation des prix ou tout autre aspect du contrat qui, selon lui, avait été négocié en 2005 "conformément aux normes internationales".

Selon le procureur général, la vente de gaz à l’Etat hébreu aurait été conclue dans des conditions défavorables à l’Egypte, se traduisant par un manque à gagner de 714 millions de dollars.

Agé de 83 ans, l’ancien président égyptien, qui assiste à ces audiences sur une civière, et ses fils, avaient plaidé non coupables des charges retenues contre eux.

Parmi les chefs d’accusation retenus contre Hosni Moubarak figurent également ceux d’"homicides volontaires et de tentative de meurtre de manifestants" ainsi que ceux d’abus d’influence, dilapidation délibérée de fonds publics et d’enrichissement privé illicite.

D’après une commission d’enquête gouvernementale, 850 personnes ont été tuées et 6.476 autres blessées lors de ces manifestations.

Dans un rapport, la commission a fait état d’un "usage excessif de la force par les services de sécurité" contre les manifestations en ouvrant le feu à balles réelles, en postant des tireurs sur les toits et utilisant des véhicules pour faucher les protestants.

Lors des audiences, la défense a relevé que Moubarak et son ancien ministre de l’Intérieur Habib Adli, ainsi que six ex-hauts responsables de la sécurité ne pouvaient être tenus responsables des violences survenues à partir du 28 janvier 2011, trois jours après le début de la révolte.

La défense a rappelé que Moubarak a décidé de faire appel à l’armée à partir de l’après-midi de ce jour pour rétablir l’ordre, précisant que les personnes tuées et blessées l’ont été après cette prise en charge de la sécurité par l’armée.

Me El-Dib a fait savoir que "tout meurtre ou blessure n’a pu avoir lieu qu’en vertu d’ordres de commandants militaires, ou ont résulté de décisions individuelles prises par des officiers ou des soldats".

Afin de disculper son client de l’accusation de corruption, l’avocat a souligné que le tribunal pénal n’est pas habilité à juger Hosni Moubarak, redevenu un militaire en exercice depuis qu’il a quitté le pouvoir.

A cet égard, il s’est référé à une loi adoptée en 1979 et qui exempte les hauts chefs militaires de partir à la retraite et prévoit que s’ils sont amenés à occuper des fonctions civiles, ils reviennent ensuite à leur condition militaire.

"En vertu cette loi, Hosni Moubarak a rejoint les forces armées à sa démission en février 2011 en conservant le grade qu’il avait autrefois, c’est-à-dire qu’il redevient le général Hosni Moubarak", a affirmé Me Dib.

L’avocat a souligné que la justice militaire est la seule compétente pour juger les affaires de gains illicites concernant les militaires" conformément à un décret du conseil suprême des forces armées égyptiennes.

Selon le procureur général Mustafa Soleimane, l’ancien président Moubarak et ses co-accusés sont "les véritables instigateurs du meurtre de plus de 850 manifestants lors de la révolution de février 2011".

Ces accusés ont clairement autorisé l’usage de munitions réelles dans la répression des 18 jours de ce soulèvement, a ajouté le procureur, précisant que la décision d’ouvrir le feu à balles réelles a été prise le 27 janvier 2011, à la veille de la journée la plus violente de cette révolte, le "vendredi de la colère" 28 janvier.

Habib Adli, a expliqué le procureur général, a ordonné de tirer sur les manifestants sur instructions de Moubarak, qui était "parfaitement" informé par ses conseillers et services de renseignement de la situation dans le pays, où les manifestations avaient débuté le 25 janvier.

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