Décès du philosophe français Michel Serres à l’âge de 88 ans

Le philosophe français Michel Serres, figure intellectuelle appréciée du grand public avec ses réflexions teintées d’optimisme sur l’éducation et l’écologie, est décédé samedi à l’âge de 88 ans.

"Il est mort très paisiblement à 19H entouré de sa famille", a annoncé à l’AFP son éditrice Sophie Bancquart, des éditions du Pommier.

Ecrivain et historien des sciences, ce membre de l’Académie française s’est intéressé à toutes les formes du savoir, scientifique comme littéraire, anticipant les bouleversements liés aux nouvelles technologies de la communication.

L’un de ses plus grands succès d’édition fut "Petite Poucette", ce titre clin d’oeil à la maestria avec laquelle certains utilisent leurs pouces pour taper sur leurs portables.

"Adieu Michel Serres, l’honnête homme par excellence, du XXème et du XXIème siècles, éclectique, humaniste et visionnaire. Sa bonté se voyait et s’entendait", a salué le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer sur Twitter.

"Sa pensée sur l’éducation continuera à nous influencer", a-t-il ajouté.

L’ancien officier de marine, qui a sillonné l’Atlantique et la Méditerranée et participé comme enseigne de vaisseau à la réouverture du canal de Suez, s’était tourné vers l’enseignement à la fin des années 50. Avec toujours la volonté de s’affranchir des frontières des disciplines universitaires.

La notoriété arrivera dans les années 1980, avec la série intitulée "Hermès", "Les cinq sens", prix Médicis de l’essai en 1985, ou "Eléments d’histoire des sciences" (1989).

En 1990, il est élu à l’Académie française, où il est reçu sans la traditionnelle épée, "en signe de paix".

"Voyageur infatigable de la pensée", comme le décrit sur son site internet Le Pommier, son éditeur de longue date, Michel Serres est l’auteur de quelque 80 ouvrages et continuait de publier régulièrement ces dernières années.

Son dernier livre, "Morales espiègles", était paru en février.

Invité de "Questions politiques" sur France Inter dimanche dernier, il disait à propos de ce livre vouloir éviter de paraître "donneur de leçons". "S’il y a une voie pour un signal moral, c’est le rire", ajoutait ce philosophe que le grand public a également pu écouter dans des chroniques dominicales à la radio pendant plusieurs années.

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