Crise du Golfe: les principales demandes faites au Qatar

Le Qatar a rejeté implicitement les conditions posées par l’Arabie saoudite et ses alliés pour lever les sanctions diplomatiques et économiques qui le frappent depuis près d’un mois.

L’ultimatum de ces pays est supposé expirer dimanche en fin de journée, le Qatar ayant dit avoir reçu les demandes le 22 juin avec un délai de 10 jours pour y répondre. Mais fin de ce délai n’a été confirmé par aucune des parties concernées.

L’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis et l’Egypte ont rompu avec le Qatar le 5 juin, en l’accusant de soutenir le "terrorisme" et des groupes agissant pour déstabiliser la région.

Voici leurs principales demandes:

– Fermer Al Jazeera

La chaîne de télévision a longtemps été source de conflits entre le Qatar et ses voisins qui l’accusent d’avoir une ligne éditoriale partiale et de fomenter les troubles. Des bureaux d’Al Jazeera ont été fermés dans de nombreux pays.

Elle est notamment accusée par l’Egypte de soutenir les Frères musulmans, soupçonnés d’être à l’origine des violences qui ont suivi la mise à l’écart par les militaires du président islamiste Mohamed Morsi en 2013.

– Bannir les Frères musulmans

L’ultimatum appelle Doha à rompre avec les groupes islamistes, y compris les Frères musulmans, placés sur une liste d’organisations "terroristes" par l’Arabie saoudite et ses alliés.

Il est également demandé au Qatar d’extrader des figures des oppositions islamistes réfugiés à Doha.

L’émirat accueille depuis longtemps des leaders des Frères musulmans, y compris leur chef spirituel Youssef al-Qaradaoui et Khaled Mechaal, ancien dirigeant du mouvement palestinien Hamas lié à la confrérie.

Les gouvernements occidentaux se disent inquiets des activités des Frères musulmans, sans les placer pour autant sur des listes d’organisations "terroristes".

– Fermer une base turque

L’une des autres demandes est la fermeture d’une base permettant à la Turquie de mettre un pied dans le Golfe.
Ankara considère le Qatar comme son principal allié dans le Golfe mais veut aussi entretenir de bonnes relations avec les autres pays de la région.

Le Parlement turc a approuvé le déploiement de troupes turques au Qatar, deux jours seulement après le début de la crise.

De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué le refus du Qatar de respecter l’ultimatum de ses voisins, affirmant qu’il était "contraire aux lois internationales".

Mais la Turquie n’est pas allée jusqu’à critiquer directement l’Arabie saoudite, l’invitant à prendre les devants pour résoudre la crise.

– Se distancer de l’Iran

L’Arabie saoudite et ses alliés veulent voir Doha prendre ses distances avec Téhéran, grand rival chiite de Ryad. Ils accusent le Qatar de soutenir des groupes liés à l’Iran comme le Hezbollah chiite libanais, ce que dément Doha.

L’Arabie saoudite, sunnite, et l’Iran chiite s’opposent notamment sur les conflits en Syrie et au Yémen, où le Qatar faisait partie de la coalition arabe menée par Ryad jusqu’au début de la crise contre les rebelles Houthis.

Ryad accuse régulièrement l’Iran de s’ingérer au Moyen-Orient, y compris dans sa province orientale où se concentre la minorité chiite, dont certains éléments se livrent à des violences contre les forces de l’ordre.

L’hostilité à l’égard de l’Iran n’est pas partagée par tous les voisins de l’Arabie saoudite dans le Golfe.

Oman et le Koweït conservent des relations normales avec l’Iran et les Emirats arabes unis abritent une importante communauté iranienne, et ont de fortes relations commerciales avec la République islamique.

Le président iranien Hassan Rohani dit souhaiter resserrer les liens de son pays avec le Qatar.

Quand l’Arabie saoudite a fermé le seul accès terrestre du Qatar avec le monde extérieur, essentiel pour l’importation de ses produits alimentaires, l’Iran s’est empressé d’approvisionner ce pays par voie maritime.

AFP

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