Colombie : ouverture d’une enquête contre le fils du président Petro, accusé de corruption
L’ex-femme de Nicolás Petro a accusé ce dernier d’avoir reçu de l’argent d’un trafiquant de drogue pour la campagne présidentielle de son père.
« Un groupe de procureurs, d’enquêteurs et d’experts a été formé et s’est rendu à Barranquilla (capitale du département caribéen d’Atlántico). Il y a déjà entamé la première procédure avec le plaignant Day Vásquez, qui a publiquement fourni des informations sur le sujet », a souligné le Bureau du procureur dans un communiqué.
Selon la même source, une évaluation des risques possibles pour l’ex-épouse du fils du président sont également en cours d’évaluation « pour appliquer les conditions de protection nécessaires ».
Vásquez a assuré jeudi dans une interview au magazine Semana que le trafiquant de drogue Samuel Santander Lopesierra, alias « Monsieur Marlboro », a donné au fils de Petro, député à l’Assemblée (Parlement) départementale de l’Atlantique, « plus de 600 millions de pesos (environ 124.700 dollars) pour la campagne de papa ».
« Cette somme n’a jamais été reversée à la campagne, parce que le fils a gardé cet argent, en plus d’autres sommes », à l’image des 200 millions de pesos (environ 41.500 dollars) reçus de l’homme d’affaires Alfonso « Turco » Hilsaca.
Les accusations ont été rendues publiques quelques heures après que le président Petro a publié une déclaration dans laquelle il demande au bureau du procureur d’enquêter sur son frère, Juan Fernando et sur son fils Nicolás, dans une tentative de contenir l’onde de choc déclenchée par cette affaire qui ternit l’image de celui qui a fait de la lutte anticorruption son principal cheval de bataille lors de la campagne électorale.
« En raison des informations qui circulent dans l’opinion publique sur mon frère Juan Fernando Petro Urrego et mon fils aîné Nicolás Petro Burgos, je demande au procureur général de la nation de mener toutes les enquêtes nécessaires et de déterminer les éventuelles responsabilités », a déclaré le président dans un communiqué.
Petro, un ancien guérillero vigoureusement critiqué pour sa politique indulgente avec les groupes paramilitaires et les gangs du trafic de drogue, a fait référence à de prétendues réunions dans les prisons où, selon certaines versions, des personnes de son entourage se seraient fait passer pour des membres du gouvernement pour contacter des criminels et leur proposer de les inclure dans le programme de « paix totale » en échange d’argent, une accusation contre son frère mais à laquelle son fils n’a pas encore été lié.
Dans sa déclaration jeudi, le président Petro a rappelé que « le seul responsable qui a l’aval du gouvernement pour avoir des contacts avec des organisations hors la loi dans le seul but de rechercher la paix est le Haut Commissaire pour la paix, Danilo Rueda ».
Le fils du président a assuré de son côté dans un communiqué que, contrairement à ce qu’affirme son ex-femme, il n’a eu aucun rapport avec « Monsieur Marlboro » ni avec « El Turco » Hilasca, des personnes qu’il dit ne pas connaître.