Chine: le porte-avions Liaoning pour la première fois à Hong Kong

Le porte-avions chinois Liaoning est arrivé vendredi pour la première fois à Hong Kong, dans une démonstration de force une semaine après une visite du président chinois Xi Jinping pour les 20 ans de la rétrocession.

L’imposant bâtiment de 305 mètres de long et de 50.000 tonnes, seul porte-avion chinois en service, est arrivé vers 07h30 (23h30 GMT jeudi), pour "une mission d’entraînement de routine", avait prévenu auparavant le ministère chinois de la Défense.

Son escale s’inscrit aussi dans les commémorations du 20e anniversaire de l’entrée de l’Armée populaire de libération (APL) à Hong Kong lors de sa rétrocession, avait indiqué le porte-parole de ce ministère, Wu Qian.

A l’occasion de sa visite la semaine dernière à Hong Kong, Xi Jinping avait mis en garde contre la mouvance pro-démocratie et contre toute atteinte "inadmissible" à l’autorité de Pékin, 20 ans après la rétrocession de l’ex-colonie.

Dans un discours d’une demi-heure, mise en garde vraisemblable à l’attention d’une jeune génération de militants qui demandent l’autodétermination voire l’indépendance du petit territoire, M. Xi avait averti que toute atteinte à la souveraineté chinoise à Hong Kong revenait à franchir "la ligne rouge".

Le président chinois avait aussi passé en revue les troupes chinoises stationnées à Hong Kong, lors du plus important défilé militaire depuis vingt ans.

L’arrivée du Liaoning – du nom de la province septentrionale chinoise éponyme – a déclenché la curiosité des Hongkongais qui ont fait la queue ces derniers jours pour obtenir des billets auprès de la garnison de l’APL. Mais ils ne seront pas autorisés à apporter leurs appareils photos durant la visite à bord du porte-avions.

La presse étrangère n’a pas été invitée à couvrir l’événement.

Une interdiction de survol temporaire de la zone où le Liaoning sera à l’ancre, près du pont Tsing Ma, a été décrétée.

La mer de Chine méridionale est le théâtre d’incidents répétés entre la marine chinoise et la marine américaine, en raison de revendications de souveraineté sur des îles entre la Chine et des pays voisins, dont des alliés de Washington.

Le Liaoning, construit en Union soviétique et racheté par la Chine, a été admis au service actif en septembre 2012.

Il a emprunté le chenal de Lamma, séparant l’île du même nom de l’île de Hong Kong, passant devant des quartiers résidentiels avant de jeter l’ancre près de l’île de Tsing Yi plus au nord.

L’agence officielle Chine nouvelle a rapporté que le porte-avions était accompagné de deux destroyers et d’une frégate. Des chasseurs J-15 et deux hélicoptères étaient visibles sur le pont du Liaoning.

"Avec la visite de cette flotte à Hong Kong, je crois que les habitants vont se rendre compte d’eux mêmes des réalisations formidables de la Chine dans les domaines de la défense et des forces armées, en particulier de la marine", a déclaré lors d’une cérémonie d’accueil la nouvelle cheffe de l’exécutif hongkongais Carrie Lam, à laquelle M. Xi a fait prêter serment samedi.

Pékin a officiellement lancé en avril son second porte-avions, le premier entièrement conçu et réalisé dans le pays. Ce navire, qui n’a pas encore de nom, a été mis à flot aux chantiers navals de Dalian (nord-est).

Sa date de mise en service n’est pas encore connue, mais il faudra sans doute compter environ deux ans pour que ce bateau soit entièrement équipé et fasse ses premiers essais véritables en mer avait alors précisé Juliette Genevaz, spécialiste de la Chine à l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire française.

Avec AFP

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