Nadine Morano, déléguée générale de l’UMP, s’est ainsi très vite "réjouie" "de voir que (sa) famille politique, avec toutes ses sensibilités, (allait) maintenant se mettre en ordre de bataille pour gagner la présidentielle derrière" Nicolas Sarkozy car "l’unité est indispensable: Jean-Louis Borloo l’a compris". Satisfaction et soulagement. Le spectre d’une présence de Marine Le Pen au second tour aurait convaincu Jean-Louis Borloo de s’effacer. Il "a analysé de façon pertinente tant l’éclatement des centres dans notre pays que le risque de voir les extrêmes monter"’, se félicite Valérie Rosso-Debord, déléguée générale-adjointe de l’UMP. Après les coups de griffes des dernières semaines, l’heure est à la flatterie.
"Je ne suis plus à l’UMP, je ne sais pas qui sera le candidat de l’UMP"
"Ceux qui dans ma famille politique lui ont jeté la pierre doivent le regretter aujourd’hui", estime ainsi Christian Estrosi sur son compte Twitter. De franc-tireur égoïste, l’homme de Valenciennes est redevenu aux yeux de la droite "un homme responsable", avec lequel il faudra compter. Marc-Philippe Daubresse, secrétaire général adjoint de l’UMP "appelle ses amis de l’UMP à prendre en compte le projet modéré et humaniste élaboré au cours de ces derniers mois par Jean-Louis Borloo avec ses amis centristes." "Les idées portées par Jean-Louis Borloo et ses amis doivent avoir toute leur place dans le programme de l’UMP en cours d’élaboration", poursuit Sébastien Huyghe, député UMP du Nord. Même refrain dans la bouche de Nadine Morano, qui assure quant à elle que le projet du président du Parti radical "doit prendre sa place pleine et entière avec ses contributions personnelles pour enrichir notre projet présidentiel et législatif". Reste à savoir si, après avoir multiplié les prises de position contre Nicolas Sarkozy pour mieux montrer sa toute nouvelle indépendance, Jean-Louis Borloo se lancera à ses côtés.
Dimanche soir, l’ancien ministre de l’Ecologie a laissé planer le doute. "Je ne suis plus à l’UMP, je ne sais pas qui sera le candidat de l’UMP et on se prononcera en fonction de la vision, des projets, des programmes, en temps utile", a-t-il évacué. Affirmative il y a quelques jours seulement quant à la candidature de celui qu’elle a rejoint en délaissant Nicolas Sarkozy – "Oui, il est candidat" – Rama Yade se refuse elle aussi a apporté un soutien sans condition à l’actuel président. "Le Parti radical s’était prononcé en avril lors d’un congrès pour une candidature à la présidentielle. Je souhaite qu’un nouveau congrès soit convoqué rapidement pour savoir qui le parti soutient à l’élection présidentielle". Hervé Morin ne se pose déjà plus la question, lui qui a assuré sur son compte Twitter que sa "détermination n’a jamais été aussi forte." Nicolas Sarkozy, dont 23% des Français seulement souhaitent la candidature*, a déjà un adversaire en moins. Reste à discuter avec le patron du Nouveau Centre.
* Selon un sondage Ifop pour Sud-Ouest, dimanche