Bahreïn: le principal opposant chiite inculpé pour intelligence avec le Qatar
Le chef de l’opposition chiite à Bahreïn, cheikh Ali Salmane, qui purge déjà une peine de prison de neuf ans, a été inculpé pour « intelligence » avec le Qatar, a indiqué mercredi le parquet de Manama.
L’enquête a été ouverte sur la base d’une conversation téléphonique datant de 2011 entre l’opposant bahreïni et l’ancien Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani.
Un enregistrement de la conversation avait alors été diffusé par les autorités de Bahreïn. Le responsable du Qatar y montrait de la sympathie pour un mouvement de protestation contre les autorités de Bahreïn qui était conduit par le mouvement Al-Wefaq de cheikh Salmane.
L’opposant bahreïni, dont le mouvement a depuis été dissous, a été inculpé d’"intelligence avec un pays étranger (…) en vue d’entreprendre des actions de subversion contre Bahreïn et de nuire à ses intérêts nationaux", selon le communiqué du parquet de Manama qui n’a pas précisé la date d’ouverture d’un procès relatif à cette affaire.
Cheikh Ali Salmane a également été inculpé pour "avoir révélé des secrets défense à un pays étranger et avoir diffusé des informations de nature à nuire au statut et à la réputation de Bahreïn".
L’opposant bahreïni a été condamné en juillet 2015 à quatre ans de prison pour "incitation à la haine confessionnelle". La cour d’appel a ensuite alourdi cette peine à neuf ans en retenant aussi le chef d’accusation de "complot contre le régime".
En octobre, la Cour de cassation a annulé la condamnation et renvoyé l’affaire devant la cour d’appel. Mais cette dernière a de nouveau condamné cheikh Salmane à neuf ans de prison.
Le petit royaume de Bahreïn, siège de la Ve Flotte des Etats-Unis, mène depuis 2011 une sévère répression contre les représentants de la majorité chiite qui demandent des réformes et le respect des droits de l’Homme.
La dynastie sunnite au pouvoir à Bahreïn nie toute discrimination envers les chiites et accuse l’Iran voisin d’attiser les tensions, ce que dément Téhéran.
AFP