Attaque contre Charlie Hebdo: le policier s’appelait Ahmed…
Après avoir tué une dizaine de personnes dans les locaux de Charlie Hebdo, les deux agresseurs prennent la fuite en criant de nouveau « Allah Akbar » et se retrouvent nez à nez avec une patrouille de la Brigade anticriminalité locale. Un échange nourri de coups de feu s’ensuit.
Ils parviennent à prendre la fuite à bord d’une voiture Citroën C3 noire et font alors face à un véhicule de police sérigraphié. Ils tirent une dizaine de coups de feu sur le pare-brise de cette voiture sans blesser les policiers qui se trouvent à l’intérieur.
Des policiers font feu sur les assaillants, qui ripostent. Boulevard Richard-Lenoir, un policier en uniforme d’une trentaine d’années, est touché et se trouve à terre, selon une vidéo diffusée sur internet.
Les deux hommes sortent alors de leur voiture et s’approchent en courant du policier (NDLR, Ahmed Merabet) qui lève la main et leur demande : « vous voulez me tuer? ».
L’un des deux assaillants s’approche de lui en courant et lui répond « C’est bon chef » avant de lui tirer une balle en pleine tête sans s’arrêter, selon une vidéo diffusée sur internet.
Les deux assaillants repartent vers leur voiture sans s’arrêter. « On a vengé le prophète Mahomet! On a tué Charlie Hebdo! », crient-ils avant de repartir, selon une autre vidéo.
Le prénom d’Ahmed Merabet est devenu un mot-clé sur Twitter: #JesuisAhmed est moins populaire que #JesuisCharlie, certes, mais il est utilisé par de nombreux internautes. Pour rendre hommage au policier, bien sûr. Pour souligner le fait qu’il était musulman, aussi, et qu’il faut éviter tout amalgame entre la tragédie de mercredi et la stigmatisation de l’islam dans son ensemble.
Nous reproduisons ici un hommage de Joël Villain, publié dans Mediaprt:
"Il s’appelait Ahmed…
Il s’appelait Ahmed, avait 42 ans. Il est mort d’une façon atroce, achevé alors qu’il était à terre. Premier policier à être arrivé sur les lieux, il l’a payé de sa vie…
Il s’appelait Ahmed et son sacrifice est un déni à tous ceux là qui ne pourront s’empêcher d’amalgamer, de surfer sur la vague "anti-islamique" qui fait vendre tant de papier, dire tant d’âneries…
Il s’appelait Ahmed, il est mort pour nous tous, pour vous aussi, messieurs les "Duponts La Joie" de notre temps…
Il s’appelait Ahmed…."