Pour Nicolas Anelka, les phrases relatées par l’Equipe sont tronquées. Selon lui, son fameux « Va te faire enc… » était, en fait, suivi de : « avec ton système de merde ». Ce que le quotidien sportif s’est bien gardé d’écrire.
Par ailleurs, toujours selon l’attaquant, ces phrases auraient été prononcées après que Domenech lui a demandé de modifier ses déplacements sur le terrain. Invraisemblable.
Le langage fleuri d’Anelka pose en définitive une question bien plus essentielle que l’avenir proche des Bleus : a-t-on le droit d’insulter son patron, même si c’est inélégant ? Et bien notre lumineuse jurisprudence est truffée de dizaines de réponses qui vont dans le sens du oui.
Au rayon vedette, c’est Doc Gynéco qui tient la corde. La société EMI avait rompu le contrat qui la liait au rappeur après que celui-ci tint à peu près ce langage « Je ne peux pas faire de musique avec des fils de putes et des chiens errants. »
La cour d’appel de Paris, goguenarde, trancha en ces termes « Le rap correspond à un style de musique et de chansons qui n’est pas particulièrement “académique”, ni dans ses sonorités ni, la plupart du temps, dans ses paroles, ni même quant à ceux qui le chantent. Dès lors, la SA EMI Music France, société de production de musique, qui soutient ce genre de productions et promeut cette musique, à tout le moins pour des raisons commerciales et financières, est par conséquent malvenue à s’étonner voire à s’émouvoir des termes employés par ses interlocuteurs. ».
La cour d’appel de Metz dans un arrêt du 24 juin 2009 enfonce le clou avec une affaire où un salarié traita son patron de « gros enc… », arguant qu’on ne pouvait reprocher à un salarié « des propos familiers ou même des insultes » qui « ne caractérisent pas nécessairement une faute grave dans la mesure où ils sont coutumiers dans le milieu professionnel concerné ». Bref, si vous faites un boulot pour les gens mal dégrossis, c’est open bar sur les insultes.