Cette rare attaque directe à l’encontre des puissances sunnites du Golfe intervient à moins de deux mois des élections législatives, prévues fin avril, alors que l’Irak s’enfonce dans une nouvelle spirale de violences avec déjà plus de 1.800 morts cette année.
Les tensions entre Ryad et Doha sont pourtant vives. Si l’Arabie Saoudite et le Qatar soutiennent tous deux la rébellion syrienne, les monarchies du Golfe, menées par Ryad, ont rappelé mercredi leurs ambassadeurs à Doha pour dénoncer le soutien du Qatar à la montée islamiste dans la région.
M. Maliki, qui a également qualifié Ryad de principal soutien du "terrorisme" dans le monde, avait déjà par le passé accusé — sans les nommer — des pays de la région de vouloir déstabiliser son pays.
Les violences en Irak, qui partage une longue frontière avec l’Arabie saoudite, sont essentiellement alimentées par le ressentiment de la minorité sunnite face au gouvernement du chiite Malaki, et par le conflit en Syrie voisine.
Dans un entretien diffusé samedi soir, le Premier ministre a assuré que les accusations selon lesquelles son gouvernement marginalise la minorité sunnite sont alimentées par "des personnes sectaires liées à des agendas étrangers, avec une incitation saoudienne et qatarie".
A propos de ces deux pays, M. Maliki a insisté: "Ils attaquent l’Irak, via la Syrie, et de manière directe, et ils ont déclaré la guerre à l’Irak".
"Ces deux pays sont les premiers responsables des violences entre communautés, du terrorisme et de la crise de sécurité en Irak", a-t-il martelé, affirmant que Ryad et Doha fournissaient un soutien politique, financier et médiatique aux insurgés et accusant les deux pays d’"acheter des armes au bénéfice de ces organisations terroristes".