"Personnellement j’ai été étonnée de l’ampleur qu’elle a prise", souligne l’épouse du chef de l’Etat, interrogée sur l’affaire d’Alexandre Benalla, l’ex-collaborateur à l’Elysée mis en cause pour son rôle présumé dans des interpellations musclées lors de la journée du 1er mai 2018 à Paris.
"On a certainement minimisé, et moi la première", reconnaît-elle dans cet entretien diffusé en début de soirée. "Peut-être aurait-il fallu dire tout de suite: +il y a un problème+. Mais ce n’est pas si facile parce que c’est de l’humain. Les gens qui travaillent avec nous, du jour au lendemain vous ne pouvez pas leur dire: +non vous travaillez pas avec nous+".
Depuis juillet 2018 et les révélations des violences du 1er mai, le feuilleton Benalla, avec ses multiples rebondissements, n’en finit pas d’empoisonner l’exécutif et a déjà provoqué l’ouverture de sept procédures judiciaires.
Concernant la crise des "gilets jaunes", "on ne l’a pas vu venir" mais "je ne pense pas qu’il (Emmanuel Macron) l’ait minimisée". "J’ai eu peur pour la France. On n’arrive à rien par la violence, ce n’est pas comme ça qu’on avance", selon elle.
Sur les "petites phrases" parfois jugées méprisantes du chef de l’Etat, Mme Macron constate qu’"il n’y en a plus". Emmanuel Macron "pensait qu’il fallait être très naturel, donc parfois quand on est très naturel, on peut blesser et il l’a réalisé a posteriori", ajoute-t-elle.
Interrogée par Marc-Olivier Fogiel, Brigitte Macron souligne que, "pas un instant", elle n’a "vu" son mari "dans une situation difficile" depuis son élection. "Il travaille sans arrêt. Il se pose des questions, il répond à ces questions, il trouve des solutions", témoigne-t-elle, en estimant que "le temps lui rendra hommage".
En raison de "ce qui leur tombe sur les épaules", Brigitte Macron associe les présidents de la République à Atlas, "ce dieu qui porte la voûte terrestre" dans la mythologie grecque.
Soucieuse de ne pas intervenir publiquement sur les questions politiques, Brigitte Macron indique vouloir "aider les gens" en s’engageant dans des oeuvres caritatives auprès des enfants malades ou contre le harcèlement. Elle a récemment été élue présidente de la Fondation Hôpitaux de Paris – Hôpitaux de France, prenant la succession de Bernadette Chirac.
"Je suis dans la rue tous les jours, les gens me parlent (…) Je suis une courroie de transmission", explique-t-elle, en se déclarant "heureuse, indubitablement," à l’Elysée.
Interrogée pour savoir si elle avait un rôle politique, elle répond: "Bien sûr que non", même si la "politique est partout", alors qu’elle vient d’effectuer, dans le cadre de ses actions sociales, deux déplacements très commentés à Marseille et à Lyon, à neuf mois des élections municipales.
"Ce que je peux vous garantir, c’est que ce n’est pas le président qui m’a envoyé ni à Marseille ni à Lyon, assure-t-elle. Je suis toujours accueillie par les politiques, quand je vais quelque part. Si pendant toute la campagne des municipales à chaque fois que je sors, vous me dites que je fais de la politique, je ne pourrai pas sortir."