"Et donc, c’est jeter la suspicion sur un grand nombre de Français qui sont des binationaux" parce que l’un de leurs parents avait une autre nationalité, a-t-elle jugé. Pour l’ancienne première secrétaire du PS, "c’est une rupture d’égalité". Elle a souscrit aussi à l’argument selon lequel la déchéance de nationalité dans les cas envisagés par le gouvernement "est une mesure totalement inefficace, car les terroristes n’en ont rien à faire". "L’exécutif dit lui-même que c’est une mesure symbolique. On ne remet pas en cause le droit du sol pour un symbole, par une mesure portée depuis longtemps par le Front national", a encore affirmé l’ex-patronne du PS.
Le 3 décembre, après l’annonce de cette mesure devant le Congrès par le président François Hollande, Mme Aubry s’était déclarée extrêmement réservée sur l’idée de déchoir de leur nationalité française les binationaux convaincus d’actes de terrorisme, disant attendre l’avis du Conseil d’Etat.