Le second est cette tentative, miraculeusement avortée, d’une catastrophe d’une ampleur sans doute inédite, lorsqu’un terroriste présumé, d’origine marocaine, repéré par les services de renseignements de plusieurs pays européens dès le mois de février 2014 en raison de son appartenance à la mouvance islamiste radicale, avait tenté de commettre un carnage dans un train roulant à grande vitesse.
Un esprit lucide ferait aisément le distinguo entre ces deux événements. Il n’y a pas de relations de cause à effet entre des personnes qui demandent, au péril de leur vie, le refuge humanitaire à des pays connus pour leur tradition d’accueil et des personnes qui cherchent par la terreur à exécuter un agenda subversif enfui sous un grossier verni religieux. Mais un esprit paresseux ne s’encombrerait pas de telles subtilités. Pour lui, sa sécurité est menacée par l’arrivée sur son territoire d’un élément jugé étranger, voire antagoniste à sa culture et dont la seule obsession serait de le détruire par vengeance ou par sadisme revanchard. D’où le risque du grand coup de fouet que ce télescopage dans l’actualité risque de donner à la xénophobie, à l’islamophobie et aux attitudes d’intolérance. Bien avant cette actualité, la haine de l’étranger était déjà une industrie florissante sur laquelle prospère la pensée de l’extrême droite et de l’intolérance.
Les organisations représentatives de cette sensibilité "musulmane" ou "immigrée" s’empressent à chaque fois d’inviter l’opinion à ne pas tomber dans le piège de la confusion qui serait le précieux cadeau à faire aux maîtres terroristes qui cherchent à semer le chaos et la discorde. C’est le sens du cri d’alarme lancé par Mohammed Moussaoui, ancien président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et actuel président du l’Union des mosquées de France lorsqu’il appelle " à la vigilance de tous et à l’unité nationale face à ceux qui veulent attiser la haine et la peur dans notre pays » et réaffirme que « rien ne saurait justifier la terreur et la barbarie. Aucun crime ne peut se prévaloir d’une quelconque religion."