Bahreïn: le roi gracie le militant Nabil Rajab pour « raisons de santé »
Le roi de Bahreïn Hamad Ben Issa Al-Khalifa a décidé lundi de gracier, pour « des raisons de santé », le militant des droits de l’Homme, Nabil Rajab, emprisonné depuis plusieurs mois, a rapporté l’agence officielle Bna.
A la mi-mai, une Cour d’appel a confirmé une peine de prison de six mois prononcée le 20 janvier pour "atteinte aux institutions de l’Etat", à la suite de plaintes des ministères de l’Intérieur et de la Défense.
Ces ministères accusaient M. Rajab de leur avoir "porté atteinte et mis en doute la compétence de leurs employés".
Il avait été arrêté le 2 avril pour une autre affaire sous l’accusation de propagation de "fausses nouvelles".
Il était alors accusé d’avoir publié sur les réseaux sociaux "de fausses nouvelles" sur la participation de Bahreïn à la coalition arabe qui mène une opération militaire contre les rebelles chiites au Yémen, la qualifiant d’"agression", ainsi que d’"atteinte à une institution de l’Etat".
Les Etats-Unis, alliés de Bahreïn, avaient réclamé la libération de Nabil Rajab et l’abandon des poursuites contre lui.
Bahreïn est secoué par des troubles depuis la répression en 2011 d’un mouvement de contestation, animé par la majorité chiite qui réclame une véritable monarchie constitutionnelle dans ce petit pays du Golfe, dirigé par une dynastie sunnite.
M. Rajab était l’un des animateurs de ce mouvement. Directeur du Centre bahreïni pour les droits de l’Homme, il avait été libéré en mai 2014 après deux ans d’emprisonnement pour avoir participé à des manifestations non autorisées.