Attentat de Tunis: 23 suspects arrêtés, au moins quatre en fuite dont deux Marocains et un Algérien
La Tunisie a estimé jeudi avoir démantelé l’essentiel de la « cellule terroriste » responsable de l’attaque contre le musée du Bardo même si au moins quatre suspects –deux Marocains, un Algérien et un Tunisien– sont toujours en fuite.
Toutes les personnes arrêtées sont des Tunisiens. Au moins deux Marocains, un Algérien et un Tunisien sont en fuite. Ce dernier, Maher Ben Mouldi Kaidi (bien Kaidi), est accusé d’avoir fourni les armes automatiques aux deux tireurs qui ont abattu le 18 mars 21 personnes –20 touristes étrangers et un policier–, selon la même source. Par ailleurs, le chef de ce groupe a été arrêté et identifié comme "Mohamed Emine Guebli".
Mais le ministre a indiqué que "l’opération terroriste a été dirigée par le terroriste Lokmane Abou Sakhr", un chef jihadiste de nationalité algérienne considéré comme l’un des dirigeants de Okba Ibn Nafaa, un groupe affilié à Al-Qaïda et pourchassé par l’armée depuis plus de deux ans dans les montagnes frontalières de l’Algérie.
A ce titre, le ministère a remis en cause la revendication du groupe Etat islamique, estimant que ses rivaux d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont en réalité commis l’attaque.
"Pour faire la propagande, la publicité, c’est l’Etat islamique qui a loué cet acte. Mais sur le terrain c’était Okba Ibn Nafaa qui appartient à Al-Qaïda au Maghreb islamique qui a organisé et commis ce crime", a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mohamed Ali Aroui.
Aqmi n’a pas remis en cause la revendication de l’EI, la première en Tunisie.
Okba Ibn Nafaa est responsable selon les autorités d’une multitude d’embuscades et d’attentat contre des militaires et des policiers, ayant fait une soixantaine de morts depuis fin 2012.
Selon le ministre de l’Intérieur, les 23 suspects arrêtés se divisent en plusieurs groupes chargés de superviser, de planifier, d’assister à la logistique et d’exécuter l’attaque. Ils doivent être présentés jeudi à la Justice, a dit M. Gharsalli, sans plus de précisions.
Enfin, le ministre, qui a montré des extraits de vidéos de l’assaut des forces spéciales qui ont tué les deux assaillants armés, a indiqué que huit touristes avaient été abattus à la descente de leur bus devant le musée et 12 autres à l’intérieur du bâtiment.