"Notre pays devra continuer à faire des choix budgétaires ambitieux et lucides au profit de nos armées", a-t-il déclaré lors de son premier déplacement à l’étranger, réservé aux soldats de la force Barkhane à N’Djamena.
Le chef du gouvernement a abondé dans le sens du chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers, qui a récemment demandé un effort budgétaire accru: il faudra "amplifier" l’effort, a dit M. Cazeneuve, car "nous devons nous préparer à une guerre longue dans un environnement stratégique profondément modifié".
"Aucun gouvernement ne pourra jamais s’exonérer d’une telle responsabilité", a-t-il ajouté.
L’armée française est engagée sur deux fronts contre les jihadistes, en Irak et Syrie face au groupe Etat islamique et au Sahel où elle mobilise 4.000 hommes de la force Barkhane sur cinq pays (Mauritanie, Niger, Mali, Burkina Faso, Tchad).
Bernard Cazeneuve a insisté sur le bilan du président François Hollande en la matière, en soulignant qu’il avait été le premier à stopper les suppressions d’effectifs et à relever le budget des armées au lendemain des attentats de 2015, après des "décennies" de vaches maigres.
Le Premier ministre a aussi rendu hommage aux militaires "engagés à des milliers de kilomètres de chez eux", tout comme aux policiers, gendarmes et soldats de Sentinelle qui opèrent sur le territoire national.
"Vous exposez vos vies pour sauver celle des autres", a-t-il souligné, alors que quatre soldats français ont encore été tués au Mali en 2016.
Six d’entre eux ont aussi été blessés mercredi à Kidal, dans le nord du Mali, a annoncé le ministre. Ils l’ont été dans des "circonstances accidentelles" et sont "tirés d’affaires", a-t-on précisé de source militaire.
La force Barkhane poursuit par ailleurs ses recherches pour tenter de retrouver l’humanitaire française Sophie Pétronin, enlevée samedi à Gao (nord du Mali) où un millier de soldats français sont stationnés.
Barkhane a pris la suite de l’opération Serval qui a mis en déroute en 2013 les islamistes armés ayant conquis une grande partie du nord du Mali sans toutefois éradiquer la menace.
Avec AFP