Dans un article sous le titre «L’école primaire au Maroc : un modèle à suivre pour la France ?», «Telos» rappelle que le Royaume s’est engagé depuis longtemps dans une dynamique de réforme visant à améliorer durablement la qualité de son éducation.
Dispositif déployé depuis 2023, le programme «Écoles Pionnières», explique la revue, s’appuie sur les recommandations du « Global Education Evidence Advisory Panel », comité d’experts coprésidé par l’économiste Abhijit Banerjee (MIT), prix Nobel d’économie, qui analyse dans la littérature scientifique les interventions éducatives les plus efficaces et efficientes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Deux piliers structurent la démarche marocaine, rappelle la revue française, d’une part, l’approche « Teaching at the Right Level » (TaRL), consistant à organiser les groupes d’élèves selon leur niveau réel d’apprentissage plutôt que selon l’âge ; d’autre part, la fourniture de séquences pédagogiques structurées, complétée par une formation initiale de 120 heures aux méthodes TaRL et un accompagnement hebdomadaire à distance.
Pour Maxime Cruzel, auteur de l’article et expert en enseignement numérique, l’exemple du Maroc montre qu’un dispositif centré sur des pratiques pédagogiques efficaces et l’évaluation des politiques publiques peut mener à des résultats rapides.
L’expérience marocaine des « Écoles Pionnières » montre également qu’un dispositif fondé sur la mesure régulière des acquis et la diffusion de pratiques pédagogiques éprouvées peut générer, en quelques mois seulement, des progrès d’apprentissage significatifs, a-t-il souligné, notant que si le Maroc confirme ces résultats lors des prochaines évaluations internationales, son modèle ou au moins la démarche qui le sous-tend pourrait s’imposer comme une référence.
Selon « Telos », avec le Maroc, le constat est plus évident : son exemple rappelle qu’une école conçue comme un terrain d’expérimentation continue, à l’image de la médecine clinique, offre une voie solide pour dépasser les débats idéologiques et asseoir la politique éducative sur des preuves concrètes.
Par ailleurs, l’essor de l’intelligence artificielle et la nécessité de mieux documenter les acquis renforcent l’intérêt d’outils comme ceux développés au Maroc : séquences pédagogiques clé en main pour accompagner les enseignants, évaluation standardisée, pilotage par la donnée.
En somme, conclut la revue française, le succès des « Écoles Pionnières » invite à repenser l’innovation pédagogique non comme une exception presque organique, mais comme une méthode scientifique : systématique, mesurable, et partageable.
