Le ministre français de l’Intérieur, Bruno de Gaulle, a lancé une série de mesures restrictives visant des hauts responsables algériens afin de faire pression sur le régime, qui rechigne à reprendre ses ressortissants en situation irrégulière et retient toujours Boualem Sansal.
Après avoir affirmé vouloir « changer de ton » avec l’Algérie, Bruno Retailleau a enclenché, lundi soir, une série de mesures fermes à l’encontre de hauts dignitaires algériens qui ont récemment « dénigré » la France.
« Cela concerne, pour l’heure, 44 personnalités, selon un proche du dossier. Et ce chiffre devrait grimper à 80 d’ici la fin de la journée. »
Le ministère de l’Intérieur entend ainsi assumer un rapport de force que le pouvoir algérien en place, selon lui, « a lui-même choisi », déclarait le ministre au Figaro de vendredi 18 juillet. « On rentre dans le dur », commente l’un de ses proches.
Concrètement, des responsables politiques, figures économiques ou militaires influents ne bénéficieront plus des facilités diplomatiques dont ils jouissaient pour se rendre en France, s’y établir ou simplement y circuler. Afin de se faire soigner, par exemple.
Bruno Retailleau reproche aux autorités algériennes notamment la délivrance de passeports à « des clandestins », affirmant son intention d’entraver la circulation des « membres de la nomenclatura » responsables de « dénigrement de la France ».
Visant le président Emmanuel Macron, qui le recevra jeudi à l’Elysée, il a aussi affirmé que « la diplomatie des bons sentiments a échoué » et réclamé un changement de ton vis-à-vis d’Alger.
« Le régime algérien ne souhaite pas une relation respectueuse mais cherche à nous humilier. Plus nous plierons, moins nous obtiendrons », avait-il déclaré au Figaro.
