Bernard Bajolet, ancien patron de la DGSE: Bouteflika est « maintenu en vie artificiellement »
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika est « maintenu en vie artificiellement ». C’est ce qu’a déclaré, vendredi 21 septembre, Bernard Bajolet, ancien patron de la DGSE (services français extérieurs/2013-2017), au journal le Figaro, ajoutant que « rien ne changera dans cette période » concernant les relations algéro-française.
S’exprimant sur l’avenir des relations dificilles entre Paris et Alger, M. Bajolet estime que celles-ci vont connaitre une "évolution à petits pas". "Et ce pour deux raisons. La première tient à un problème de génération. La nomenclature algérienne, issue ou héritière de la guerre d’Algérie, a toujours besoin de se légitimer en exploitant les sentiments à l’égard de l’ancienne colonie."
"La seconde raison est plus conjoncturelle: le président Bouteflika, avec tout le respect que j’éprouve pour lui, est maintenu en vie artificiellement. Et rien ne changera dans cette période de transition", ajoute-t-il
Pour M. Bajolet, "Si ouverture il y a, il faudra aussi qu’elle soit réciproque avec, entre autres choses, l’ouverture des archives du FLN…"
Bernard Bajolet, qui vient de publier un livre intitulé "Le soleil ne se lève plus à l’est", soutient également qu’ "Il y a un réel blocage sur la question des harkis" du côté algérien.
L’Algérie vient de retirer ses policiers en faction devant toutes les enceintes diplomatiques françaises dans le pays, à Alger et dans les autres villes où elles disposent de bâtiments diplomatiques, notamment à Oran (400 km à l’ouest d’Alger) et Annaba (600 km à l’est), qui abritent deux consulats, en réaction à la suppression des policiers en faction devant la résidence de son ambassadeur à Paris.