Algérie: lourde peine de prison pour « Mme Maya », la « fille cachée » de Bouteflika
Une influente femme d’affaires algérienne, qui se faisait passer pour « la fille cachée » de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, a été condamnée mercredi à 12 ans de prison ferme pour corruption par un tribunal d’Alger.
Une influente femme d’affaires algérienne, qui se faisait passer pour « la fille cachée » de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, a été condamnée mercredi à 12 ans de prison ferme pour corruption par un tribunal d’Alger.
La lourde peine dont elle écope est assortie « d’une amende de six millions de dinars (40.000 euros) et de la saisie de ses biens », a indiqué l’agence de presse officielle APS.
« Madame Maya », de son vrai nom Zoulikha Nachinache, a été notamment reconnue coupable de « blanchiment d’argent », « trafic d’influence », « dilapidation de deniers publics », et de « transfert illicite de devises vers l’étranger ».
Dans sa chute, elle a entraîné deux anciens ministres, Mohamed Ghazi et Abdelghani Zaalane, ainsi que l’ancien puissant patron de la police, Abdelghani Hamel. Chacun d’eux a écopé de 10 ans de prison ferme dans cet énième scandale de corruption de la fin de l’ère Bouteflika.
« Madame Maya » devait son influence à une rumeur largement relayée par l’entourage de M. Bouteflika selon laquelle elle était la fille illégitime du président, chassé du pouvoir en avril 2019 par un soulèvement populaire inédit.
Elle aurait eu pendant longtemps ses entrées au palais présidentiel d’El Mouradia à Alger.
Durant son procès, cette quinquagénaire, mère de deux filles –également condamnées à cinq ans de prison dans la même affaire–, a parlé de l’amitié « fusionnelle » qui liait son défunt père à l’ancien chef de l’Etat avant même son arrivée au pouvoir en 1999.
« Madame Maya » a reconnu avoir obtenu des avantages pour concrétiser ses projets d’investissement par « l’intermédiaire et le biais de l’ancien président Bouteflika ». Ces investissements lui ont permis d’amasser une fortune colossale, selon les médias locaux.
Sa descente aux enfers a débuté en juillet 2019, trois mois à peine après la démission de M. Bouteflika, quand les services de sécurité ont découvert une véritable caverne d’Ali Baba lors d’une perquisition à son domicile à Moretti, une résidence d’Etat dans la banlieue huppée d’Alger.
Les enquêteurs y ont saisi près de 800.000 euros en dinars algériens, 270.000 euros, 30.000 dollars, et 17 kg de bijoux en or.
Après la chute d’Abdelaziz Bouteflika, la justice algérienne a lancé une série d’enquêtes pour corruption.
Les condamnations en série à de lourdes peines de prison ont dévoilé l’ampleur de la corruption et des fortunes amassées par les hommes du sérail de l’ancien chef d’Etat, touchant anciens ministres, hauts fonctionnaires, homme d’affaires, et jusqu’à son frère et proche conseiller Saïd Bouteflika.