La Chine a appelé vendredi à l’unité internationale face au coronavirus, après des critiques du président français Emmanuel Macron et de plusieurs capitales occidentales sur la gestion de l’épidémie par Pékin.
Dans une interview au Financial Times parue jeudi, le président français a estimé qu’il existait des zones d’ombre dans la gestion de l’épidémie de coronavirus par la Chine, après son apparition dans le centre du pays fin 2019.
« N’ayons pas une espèce de naïveté qui consiste à dire que (la gestion de l’épidémie par la Chine, NDLR) c’est beaucoup plus fort. On ne sait pas. Et même, il y a manifestement des choses qui se sont passées qu’on ne sait pas », a affirmé Emmanuel Macron.
Il était interrogé par le quotidien britannique sur le fait de savoir si les régimes autoritaires étaient mieux à même de gérer ces crises.
Vendredi, Pékin a jugé « inutile » d’argumenter sur les avantages et inconvénients des différents systèmes politiques.
« Il est impératif que tous les pays s’unissent pour combattre l’épidémie et gagner la guerre » contre le Covid-19, a indiqué devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian.
D’après l’Elysée, Emmanuel Macron a souligné que dans les démocraties, qui garantissent la liberté d’information et d’expression, la gestion de la crise était transparente et faisait l’objet de débats, contrairement aux régimes où l’information et l’expression sont contrôlées.
Ces propos surviennent après la convocation de l’ambassadeur de Chine en poste à Paris par le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui lui reprochait des propos critiquant la réponse occidentale au Covid-19.
Pékin a évoqué mercredi des « malentendus ».
Les réserves du chef de l’Etat sur la gestion de la crise par Pékin rejoignent les doutes exprimés par Londres et Washington.
Le Royaume-Uni a averti jeudi la Chine qu’elle devrait répondre à des « questions difficiles sur l’apparition du virus, et pourquoi il n’a pas été stoppé plus tôt ».
L’administration Trump a de son côté accusé Pékin d’avoir « dissimulé » la gravité de l’épidémie à son début en Chine, et a gelé mardi la contribution financière américaine au fonctionnement de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), lui reprochant de s’être alignée sur les positions chinoises.