"Objectivement, c’est totalement absurde. Subjectivement, c’est une trahison de l’histoire du mouvement (…) C’est inexplicable et suspect", déclare l’ancien président du FN, aujourd’hui exclu du parti dont il reste cependant président d’honneur, comme vient de le confirmer la justice.
Lors du congrès des 10 et 11 mars, à Lille, qui veut acter la "refondation" du parti, les militants se prononceront à propos d’une réforme des statuts qui supprime le poste de président d’honneur, déjà validée fin janvier par la direction du FN.
Les militants voteront sur un nouveau nom, "dans la foulée" du congrès qui doit s’exprimer sur les modalités de ce vote, a indiqué Marine Le Pen.
Son père confirme dans le JDD qu’il sera présent "à Lille" à l’occasion du congrès, précisant qu’il ne sait "pas encore quelle forme prendra (s)on intervention". Le FN a annoncé qu’il lui en interdirait l’accès, au motif qu’il n’est plus adhérent.
A sa fille qui a estimé qu’il "ferait n’importe quoi" "pour quelques minutes d’existence médiatique", Jean-Marie Le Pen rétorque qu’il a "existé avant elle" et qu’"elle existe grâce" à lui.
"Elle ne pourra rompre ses liens avec moi qu’en se suicidant ? ! C’est mon sang qui coule dans ses veines", affirme-t-il, interrogé sur la volonté de sa fille de rompre avec lui et de dédiaboliser le parti.
M. Le Pen dit ne pas être en relation avec sa fille – "c’est une tristesse. Mais la vie politique en compte beaucoup" -, ni avec sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen, qui s’est retirée de la vie politique.
Il a toutefois écrit une lettre à sa fille, publiée dans le JDD, dans laquelle il affirme que "l’heure est à une grande réconciliation nationale". Il y agite la menace d’une "bagarre de rue entre (eux)" si jamais des cadres du FN lui interdisent l’accès au congrès de Lille.
"D’excellents militants seraient blessés, le Front et son image ne s’en remettraient pas et l’opposition nationale se déconsidérerait sans remède", met-il en garde. "Je te propose donc de nous retrouver dans les prochains jours pour fixer ensemble une position commune, où tu veux, seuls ou avec des amis. C’est une main que je te tends. Je t’adjure de ne pas la rejeter".
A la question de savoir si le président de LR Laurent Wauquiez est un danger pour le FN, M. Le Pen répond que "c’est un rival". "Il est sans doute le concurrent Républicain le plus dangereux, puisqu’il se base pratiquement sur les mêmes thèmes que le FN", dit-il. (afp)