Les cinéastes marocains en force à Paris pour le Panorama des cinémas du Maghreb
Les cinéastes marocains participent en force à la 6-ème édition du Panorama des cinémas du Maghreb qui se tient actuellement à Saint-Denis, en région parisienne.
Les mélomanes ont pu ainsi découvrir ou redécouvrir son unique long métrage "Le Mirage" (1979), produit par le Centre Cinématographique marocain (CCM), ou encore ses trois courts métrages "6/12" (1968), "Mémoire 14" (1974) et "Les quatre sources", également soutenus par le CCM.
Ces projections ont été suivies d’une rencontre avec le réalisateur marocain, Ali Essafi, et la fille du défunt Touda Bouanani, où il a été question de revenir sur le parcours et la spécificité de l’oeuvre de cette légende du cinéma marocain décédé le 6 février 2011.
Connu des cinéphiles pour avoir réalisé le long métrage culte Le Mirage en 1979 et participé à Wechma, un autre long métrage qui a façonné l’histoire du cinéma marocain, Ahmed Bouanani était également poète, écrivain et dessinateur.
Il a révélé plusieurs cinéastes, dont Daoud Aoulad-Syad qui a présenté en ouverture du Panorama son dernier film La Mosquée.
La programmation comprend également des films de la jeune génération de réalisateurs, dont "Pégase" de Mohamed Mouftakir (Grand prix du film national de Tanger 2010, étalon d’or du Fespaco, Ouagadougou 2011), "Fissures" d’Hicham Ayouch, primé également dans divers festival, ou encore de "Itto Titrit", long-métrage en amazigh de Mohamed Oumouloud Abbazi.
"L’intégration de ce film amzighophone dans la programmation du festival a été fortement appréciée par le public, y compris d’origine marocaine ou maghrébine en générale", a indiqué à la MAP Tarik Khalami, chef de la division promotion et coopération au CCM.
Il a souligné que le CCM encourage les réalisateurs marocains, toutes tendances confondues, à participer à ce genre de manifestations qui constituent, selon lui, une bonne occasion pour la promotion du film marocain et de l’industrie cinématographique nationale.
"Le Maroc a toujours été très bien représenté dans le programmation du Panorama des cinémas du Maghreb", a indiqué, de son cô té, Kamal El Mahouti, l’un des initiateurs de cette manifestation.
Ce spécialiste de la production cinématographique fait état d’une évolution "extrêmement positive" en la matière au Maroc où "il y a un système de production unique dans le monde arabe".
Il s’est dit convaincu qu’avec l’émergence d’une nouvelle génération de jeunes réalisateurs et l’intégration des nouvelles technologies et supports numériques, "on peut facilement passer dans ce pays de 14 à 50 films par an".
Plus d’une trentaine de films (documentaires et fictions, longs et courts métrages), "inédits, en avant première et de patrimoine", du Maroc, d’Algérie, de Tunisie ou des diasporas dans le monde, sont projetés dans le cadre de cette édition en présence des réalisateurs invités.
Cette programmation est enrichie par des cartes blanches, des tables rondes et des concerts.
Les débats prévus à cette occasion offrent notamment l’occasion aux cinéastes maghrébins d’échanger leurs regards respectifs sur les bouleversements en cours dans le monde arabe, selon les initiateurs.