Rapatriement des centres d’appels: M. Amara espère que la France « en restera au niveau des souhaits »
"Au-delà des relations franco-marocaines privilégiées, il faut d’abord voir l’offshoring comme servant la compétitivité des entreprises françaises", a-t-il expliqué au journal économique français Les Echos dans un article publié mardi sous le titre "Centres d’appels: le Maghreb attend Paris de pied ferme".
Depuis l’annonce sur ses colonnes, le 13 juin dernier, de l’intention du ministre français du Redressement productif, Arnaud Montebourg, d’oeuvrer pour le rapatriement des centres d’appels en France, les responsables politiques et économiques du Maghreb, "attendent le gouvernement français de pied ferme s’il poursuit dans cette voie", écrit le journal.
Certes, relève-t-il, au Maroc comme en Tunisie, où les centres d’appels représentent respectivement 40.000 et 15.000 emplois, "la nouvelle n’a pas surpris, car elle avait déjà été évoquée durant la campagne précédant l’élection présidentielle", mais "ce qui est surprenant, c’est que ce soit le premier secteur interpellé, alors que c’est là que le rapatriement est le moins justifié", déplore Youssef Chraïbi, président de l’Association marocaine de la relation client (AMRC).
"Les entreprises françaises seraient les premières perdantes et se tireraient une balle dans le pied, d’autant qu’avec l’arrivée du quatrième opérateur mobile (Free) elles ne sont pas au mieux de leur forme", renchérit Chraïbi.
Le patronat marocain va au-delà de la question de compétitivité et en appelle à "l’amitié" entre les deux pays. "Les relations franco-marocaines sont ancrées dans des enjeux très stratégiques", estime le directeur délégué de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Mounir Ferram. Il faut, selon lui, parler d’"une cohérence globale des échanges et de la présence des grands groupes du CAC 40 au Maroc".
"Notre pays est un hub à partir duquel on peut aller sur les marchés du Maghreb, du Moyen-Orient et d’Afrique. Le modèle de Maroc Telecom et de Vivendi, qui prennent ensemble des parts de marché en Afrique, est un exemple à suivre. Nous ne sommes plus dans des logiques de délocalisation-relocalisation mais dans de nouveaux modèles de partenariat", explique-t-il.
Mais les uns et les autres prédisent que la polémique finira par retomber, "comme en 2004 et en 2010, après les mêmes tentatives de rapatriement lancées par les ministres d’alors, Jean-Louis Borloo puis Laurent Wauquiez", conclut Les Echos.