Deux jours après un débat télévisé qui n’a pas changé la donne et à l’avant-veille du verdict des urnes, les enquêtes d’opinion continuent vendredi de prédire que le prochain président de la République sera François Hollande.
Même si l’écart de resserre quelque peu, Ipsos, TNS-Sofres, BVA, Harris, CSA et Ifop-Fiducial prédisent sa victoire avec au minimum 52% des voix contre 48% à Nicolas Sarkozy.
Ces chiffres n’émoussent pas la combativité du président sortant, pas plus que le camouflet que lui a infligé jeudi le centriste François Bayrou, qui a annoncé qu’il voterait pour François Hollande.
"Vous verrez dimanche soir, vous verrez une grande surprise", a-t-il déclaré vendredi sur Europe 1.
Lors d’une dernière réunion publique aux Sables-d’Olonne (Vendée), il a répété que le scrutin se jouerait "sur le fil du rasoir" et a lancé un nouvel appel au "sursaut national".
Après avoir fustigé l’incohérence, selon lui, de François Bayrou qui justifie son choix par la "course-poursuite" au FN du candidat de sa famille naturelle, Nicolas Sarkozy table sur la "colère" des électeurs centristes.
"Il a fallu d’ailleurs qu’il fasse ses déclarations pour que les écarts se resserrent. Alors, qu’il continue!", a lancé, bravache, le chef de l’Etat.
Le Premier ministre François Fillon a déploré une "vraie erreur" de la part du président du MoDem. "Je pense que sur le plan de l’avenir, François Bayrou ne permet pas la constitution d’un centre fort", a-t-il dit au Talk Orange-Le Figaro.
Pour Jean-Luc Mélenchon, qui fut le candidat du Front de gauche, Nicolas Sarkozy a déconcerté nombre d’électeurs de la majorité par son entreprise de séduction des partisans de Marine Le Pen, qui a recueilli 17,9% des suffrages au premier tour.
De nombreux sympathisants de droite "sont scandalisés par le tour qu’a pris la campagne depuis 15 jours, depuis que Nicolas Sarkozy, étant seul candidat de droite, s’est senti autorisé à faire une espèce de course aux thèmes de l’extrême droite qui ont révulsé tout le pays", a-t-il dit sur RMC Info et BFM TV.
Nicolas Sarkozy continue d’affirmer que s’adresser aux électeurs du Front national est un devoir.
"Les gens qui votent pour le Front national ne sont pas des pestiférés, ils ne sont pas des sous-citoyens, ils ont fait un choix que leur propose la République, il n’y a aucune raison de les insulter ou de les rejeter", a-t-il souligné sur Europe 1.
Dans le camp d’en face, François Hollande, qui ne brûle pas les étapes mais paraÂŒt de plus en plus serein, a appelé vendredi les Français à lui donner une victoire la plus large possible.
Lors d’un déplacement en Moselle, au lendemain de la décision de François Bayrou, le candidat socialiste a dit représenter "déjà plus que la gauche".
"Je veux aussi dire à ceux qui ne voteront pas pour moi qu’ils sont les bienvenus pour le redressement de notre pays", a-t-il ajouté.
Le matin, sur RTL, François Hollande avait dit souhaiter "une victoire ample". Il achevait vendredi soir son tour de France à Périgueux, en Dordogne.