Bouteflika : Pas de reprise avant septembre
Abdelaziz Bouteflika ne reprendra pas de sitôt. Selon une source sûre, il faut compter «au moins un mois» avant que l’actuel locataire du palais d’El Mouradia puisse reprendre un semblant d’activité officielle. Il faut dire que les séquelles de l’accident vasculaire cérébral survenu le 27 avril dernier sont très lourdes.
Depuis son retour au pays, Bouteflika n’a, par ailleurs, jamais quitté sa résidence privée de Sidi Fredj où il dispose, depuis janvier 2006, d’un hôpital de campagne aménagé et doté de tous les moyens nécessaires au suivi de sa première maladie, qui lui avait valu un premier séjour à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce de Paris. Tenu hermétiquement à l’écart de tout et de tous, à l’exception du très restreint cercle familial, Bouteflika n’a eu, depuis le 16 juillet, «qu’un ou deux contacts avec Sellal et un autre haut responsable», nous confie-t-on de même source. Pour le reste, il est «soumis à un suivi médical strict assuré par un staff entièrement étranger comprenant deux médecins et trois infirmières». Le choix de cette équipe médicale, de nationalités française et anglaise, est expliqué par notre interlocuteur par deux raisons : «D’abord, il est naturel que le président soit suivi, en tant que patient, par cette même équipe qui le suivait à Paris depuis le 27 avril. C’est elle qui détient son dossier médical. Ceci d’un côté. De l’autre, c’est la meilleure manière de garder le secret. Rappelez-vous l’épisode Bougherbal qui, les premiers jours de l’hospitalisation fin avril, multipliait les interviews dans la presse !». Ce, alors même que Bouteflika n’avait à aucun moment été suivi par Bougherbal qui, de sources sûres, n’a fait qu’endosser le fameux communiqué, le tout premier, qui faisait état d’un «simple AIT sans séquelles…». Aussi, le suivi médical comporte également tout un programme de rééducation pour que Bouteflika puisse retrouver, un tant soit peu, l’usage des parties de son organisme endommagées par l’AVC. «La plus notable évolution concerne la voix. En tout cas, il peut s’exprimer même si ce n’est pas encore la perfection», se contente de nous révéler notre source. Cependant que la locomotion elle, tarde à suivre.
«L’image d’un président sur une chaise roulante a toujours constitué la hantise de tous les chefs d’Etat et des pouvoirs à travers le monde», nous expliquera également, à sa manière, notre source suggérant par là que, revoir de nouvelles images de Bouteflika de sitôt est complètement exclu. «Cela dit, vous allez bien entendre parler de lui !» ironise encore notre source. «Oui, il y aura un grand remaniement du gouvernement en septembre ainsi que l’élection d’un nouveau secrétaire général du FLN à la même période.»