5 décembre : les grévistes se mobilisent « pour tout le monde » (Manon Aubry, LFI)
Les grévistes du 5 décembre contre la réforme des retraites se mobiliseront « pour tout le monde », pas seulement pour défendre les régimes spéciaux, « parce que nous serons tous perdants » à son terme, a répondu lundi la députée européenne LFI Manon Aubry à Emmanuel Macron.
Ces propos d’Emmanuel Macron, "c’est la stratégie classique de diviser pour mieux régner", a réagi Manon Aubry sur Public Sénat. Soulignant que "les régimes spéciaux représentent 3% des retraites", elle a estimé qu’"aujourd’hui la mobilisation du 5 décembre c’est pour tout le monde parce que nous serons tous perdants".
Alors qu’on l’interrogeait pour savoir si le départ à la retraite d’un maçon plus tard qu’un conducteur de TGV n’était pas injuste, elle a demandé "pourquoi quand il faut harmoniser il faut toujours harmoniser par le bas", plaidant pour que "le maçon qui travaille dans des conditions difficiles" parte à la retraite à 60 ans et non à 62.
Pour Ian Brossat, porte-parole du PCF, "toute cette petite propagande, qu’on entend depuis des jours et qui consiste à expliquer que les gens qui vont se mobiliser le 5 décembre sont soit des irresponsables soit des privilégiés, (…) est dégueulasse", a-t-il dit sur BFMTV en citant "les routiers, les infirmiers, les agents de la RATP, de la SNCF".
A qui la majorité veut-elle "faire croire que les routiers, quand on connaît leurs conditions de travail, soumis au dumping social, sont des privilégiés?", a-t-il demandé, appelant le gouvernement à aller voir "plutôt du côté des grosses fortunes qu’il a gavées depuis deux ans et demi".
Quant à la proposition de loi créant "le droit aux transports publics garanti" que Les Républicains déposeront au Sénat d’ici au 5 décembre, autant "tout simplement mettre un terme au droit de grève comme ça ce sera plus simple", a réagi de son côté Manon Aubry.
Elle a précisé que LFI compte présenter "un contre-projet" de réforme des retraites.
Le PCF, lui, a validé ce week-end sa propre contre-proposition, un système de retraites "unifié par le haut", financé par "une modulation des cotisations" des entreprises en fonction d’objectifs écologiques et sociaux qui permettrait de lever 50 à 70 milliards d’euros en cinq ans.