Après des premiers cas repérés en Afrique australe en novembre, la liste du nombre de pays où ce nouveau variant est détecté ne cesse de s’allonger, alors que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a mis en garde contre le « risque très élevé » qu’il présente au niveau mondial, au vu des nombreuses incertitudes qui entourent encore sa dangerosité et sa transmissibilité.
Le Maroc, qui n’a signalé aucun cas jusqu’à présent, a décidé, dans une démarche prospective, de suspendre à compter de ce mardi tous les vols directs de passagers à destination du pays pour une durée de deux semaines, « afin de préserver les acquis qu’il a réalisés dans la lutte contre la pandémie et protéger la santé des citoyens ».
Au-delà de l’Afrique, des cas liés à la nouvelle souche ont été détectés à travers les pays du G7, du Canada à l’Italie, en passant par l’Allemagne et le Royaume-Uni, où six nouveaux cas ont encore été confirmés lundi en Écosse.
Les ministres de la Santé du G7 (France, États-Unis, Canada, Allemagne, Italie, Japon et Royaume-Uni) devaient tenir lundi à Londres une « réunion d’urgence » pour discuter de l’évolution de la situation sur Omicron, selon le gouvernement britannique qui occupe la présidence tournante du Groupe. En France, où huit cas suspects sont signalés, la détection du variant Omicron est « très probablement une question d’heures », d’après le ministre de la Santé Olivier Véran. Au Portugal, 13 cas de Covid-19 ont été identifiés chez les footballeurs du club portugais Belenenses SAD et sont probablement associés à Omicron, selon l’Institut national de santé (Insa). Aux Pays-Bas, où 13 passagers arrivés d’Afrique du Sud vendredi à Amsterdam étaient porteurs du variant, un couple faisant partie du groupe a été arrêté dans un avion qui s’apprêtait à décoller vers l’Espagne, après avoir fui l’hôtel où il était confiné.
Trois semaines après avoir assoupli certaines restrictions pour les voyageurs d’affaires, étudiants et stagiaires étrangers, le Japon va « interdire toutes les (nouvelles) entrées de ressortissants étrangers du monde entier » à partir de mardi à cause d’Omicron, a déclaré le Premier ministre Fumio Kishida. L’Australie (cinq cas d’Omicron), qui devait rouvrir mercredi ses frontières aux étudiants étrangers et travailleurs qualifiés, va attendre encore au moins deux semaines.
Les Philippines, qui devaient aussi rouvrir mercredi leurs frontières, mais aux touristes entièrement vaccinés, ont également suspendu leur projet et annoncé une intensification de la campagne de vaccination, peu avancée.
L’Indonésie a déclaré indésirables sur son sol les personnes ayant été au cours des 15 derniers jours à Hong Kong, où Omicron a été signalé, tout comme celles venant de huit pays africains (Afrique du Sud, Botswana, Namibie, Zimbabwe, Lesotho, Mozambique, Eswatini, Nigeria).
Les États-Unis, qui venaient de se rouvrir au monde début novembre, se ferment à partir de lundi aux voyageurs venant de huit pays d’Afrique australe.
Pour autant, l’OMS plaide pour un maintien de l’ouverture des frontières, tout en assurant que les tests PCR sont toujours efficaces face au nouveau variant Omicron, alors que des études sont en cours pour mesurer l’efficacité des autres outils de diagnostic.
S’estimant déjà « punie » pour avoir révélé l’existence d’Omicron, l’Afrique du Sud a demandé la levée « immédiate et urgente » des restrictions de voyage. L’épidémiologiste sud-africain Salim Abdool Karim prédit que le pays devrait dépasser les 10.000 contaminations quotidiennes cette semaine. L’hôpital Bambino Gesù de Rome a publié une première « image » du nouveau variant montrant qu’il présente beaucoup plus de mutations que le variant Delta actuellement dominant. « D’autres études nous diront si cette adaptation est neutre, moins dangereuse ou plus dangereuse », ont précisé les chercheurs de cet établissement.
Du côté des fabricants de vaccins, AstraZeneca comme Pfizer/BioNTech, Moderna et Novavax se sont déclarés confiants dans leur capacité à combattre la souche Omicron.