USA-STRAUSS-KAHN (ENCADRE)

USA-STRAUSS-KAHN (ENCADRE)
Récit des événements autour de l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn, inculpé dimanche d’agression sexuelle, tentative de viol et séquestration par le parquet de New York.

Note: L’heure de New York est en GMT-4, soit six heures de décalage avec la France (13h00 à New York équivaut à 19h00 à Paris).

VENDREDI 13 MAI

Dans l’après-midi, Dominique Strauss-Kahn se présente à la réception de l’hôtel Sofitel de la 44e Rue, dans Manhattan, et prend une suite à 3.000 dollars la nuit. La suite 2086 comprend un hall d’entrée, une chambre, une salle de bain et un salon.

L’hôtel, dans un bâtiment de 30 étages, est situé à proximité de Times Square, des théâtres de Broadway, de la Ve Avenue et de Central Park.

SAMEDI 14 MAI

Vers 13h30 (17h30 GMT), une femme de chambre de 32 ans entre dans la suite occupée par Dominique Strauss-Kahn, pensant apparemment qu’il n’est plus là.

"Elle a déclaré aux policiers qu’il était sorti nu de la salle de bain, avait couru dans le vestibule menant à l’entrée, où elle se trouvait, l’avait poussée dans la chambre et commencé à l’agresser sexuellement", rapporte Paul Browne, porte-parole de la police de New York.

"Elle s’est dégagée de lui, et il l’a traÂŒnée à travers le vestibule jusqu’à la salle de bain où il a entrepris un acte d’agression sexuelle, selon la version des faits qu’elle a livrée à la police. Il a tenté de l’enfermer dans la chambre d’hôtel", poursuit le porte-parole du NYPD.

La femme de chambre parvient à fuir et signale l’incident. Strauss-Kahn quitte l’hôtel, laissant derrière lui son téléphone portable.

Les services d’urgence médicale, appelés au Sofitel, prennent la jeune femme en charge et la conduisent dans un hôpital, où elle reçoit des soins avant de pouvoir ressortir.

A un moment indéterminé de l’après-midi, Dominique Strauss-Kahn appelle l’hôtel pour vérifier s’ils n’ont pas retrouvé son téléphone portable. Il indique au personnel qu’il se trouve à l’aéroport international John F. Kennedy de New York.

16h00. Le directeur général du FMI embarque en première classe à bord du vol Air France 23 à destination de Paris. Il est attendu en Europe, d’abord pour un entretien avec Angela Merkel dimanche en Allemagne puis, le lendemain, pour la réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles consacrée notamment à la crise en Grèce.

16h40. La police du Port Authority of New York & New Jersey, qui gère notamment les aéroports du secteur, monte à bord quelques minutes avant le décollage et interpelle Dominique Strauss-Kahn. Il sort de l’avion sans menottes aux poignets.

Les policiers du Port Authority le remettent à des enquêteurs de la police new-yorkaise dépendant du commissariat de Midtown South, dont le secteur englobe le Sofitel. Dominique Strauss-Kahn est menotté.

Le directeur général du FMI, qui ne fait aucune déclaration et réclame un avocat, est transféré au Special Victims Unit, une unité spéciale du NYPD située à Harlem qui enquête sur les crimes à caractère sexuel.

Dans la soirée de samedi, à une heure indéterminée, le consul général de France, Philippe Lalliot, lui rend visite dans sa cellule du commissariat de Harlem conformément aux règles de protection consulaire dont bénéficient les ressortissants français détenus à l’étranger, rapporte Marie-Laure Charrier, porte-parole du consulat de France à New York.

DIMANCHE 15 MAI

01h15 – Ben Brafman, avocat américain de Dominique Strauss-Kahn, informe par courriel l’agence Reuters que son client plaidera non coupable. Star du barreau, Brafman a notamment participé à la défense de Michael Jackson dans les poursuites pour attentat à la pudeur sur un enfant intentées contre le chanteur, qui avait finalement obtenu gain de cause. Il a également obtenu l’acquittement du rappeur "P.Diddy" Sean Combs, accusé de port d’arme illégal et de corruption dans une affaire de bagarre et de coups de feu dans une boÂŒte de nuit.

02h15. Dominique Strauss-Kahn est inculpé d’agression sexuelle, tentative de viol et séquestration.

Il passe la nuit dans une cellule du Special Victims Unit, au deuxième niveau d’un bâtiment de briques rouges et de béton.

11h00. Dans un communiqué, son épouse, Anne Sinclair, déclare: "Je ne crois pas une seule seconde aux accusations qui sont portées contre mon mari. Je ne doute pas que son innocence soit établie."

13h00. Ben Brafman et William Taylor, autre avocat du directeur général du FMI, rencontrent leur client pendant une demi-heure. Brafman redit que son client plaidera non coupable.

14h00. Dans un communiqué diffusé par le groupe Accor, qui possède l’hôtel, Jorge Tito, le directeur du Sofitel de New York, précise que la jeune femme au coeur de l’affaire travaille depuis trois ans pour l’établissement et qu’elle "donne entière satisfaction tant en ce qui concerne la qualité de son travail que son comportement".

15h50. La femme de ménage arrive au siège du Special Victims Unit à bord d’une camionnette. Elle est protégée des photographes par la police, qui l’abrite derrière une bâche blanche. La police a également interdit formellement tout cliché.

Elle passe 40 minutes dans le bâtiment, au cours desquelles elle identifie Dominique Strauss-Kahn lors d’une "séance classique d’identification, avec six personnes (ndlr, dont le directeur général du FMI)", précise un porte-parole du NYPD.

22h30. Les avocats de l’ex-ministre socialiste de l’Economie, Ben Brafman et William Taylor, informent la presse sur les marches du palais de justice de Manhattan que la comparution de leur client a été différée, le temps qu’il subisse des examens "scientifiques et médico-légaux" requis par les enquêteurs et auxquels il a volontairement consenti. Strauss-Kahn, dit Taylor, est "fatigué mais va bien".

23h00. Menottes aux poignets, Dominique Strauss-Kahn quitte les locaux du commissariat de Harlem. Des informations contradictoires circulent sur sa destination, soit le dépôt du palais de justice de Manhattan ou des services médico-légaux pour y subir des examens corporels.

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