L’usage d’armes chimiques par le régime syrien et l’implication de l’Iran dans la guerre civile dans ce pays signifie qu’une telle intervention est devenue nécessaire, a dit M. Blair dans un entretien au quotidien londonien The Times.
La Grande-Bretagne doit armer les rebelles syriens et envisager la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne dans ce pays pour éviter "des conséquences désastreuses", a poursuivi l’ancien responsable qui avait joué un rôle clef dans l’intervention occidentale en Irak en 2003 sur la base d’un dossier peu avéré sur les introuvables armes de destruction massive de l’ancien régime de Saddam Hussein.
La Maison Blanche a publié cette semaine des conclusions affirmant que le régime syrien a utilisé des armes chimiques dans le cadre de ses affrontements avec l’opposition. Ces conclusions rejoignent des informations publiées récemment par les autorités britanniques.
Suite à la publication de ces conclusions, l’administration américaine a entamé des discussions avec ses principaux alliés au sujet d’une intervention occidentale en Syrie notamment à travers un soutien militaire au profit de certains groupes de l’opposition et la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne sur une partie du territoire syrien devant servir de zone d’entrainement et d’armement de l’opposition.
Suite à la décision américaine, soutenue par Londres, les responsables britanniques, dont le Premier ministre David Cameron, ont souligné qu’aucune décision n’a été prise au sujet de l’envoi d’armes en Syrie.
L’armement des rebelles syriens, qui se heurte à l’opposition de plusieurs députés britanniques y compris du parti conservateur de M. Cameron, devra dominer les discussions lors du sommet du G8 qui aura lieu lundi et mardi en Irlande du nord.
Par ailleurs, Tony Blair a souligné dans son entretien au Times que le conflit syrien a dépassé le stade d’une guerre civile, allusion faite à l’intervention du Hezbollah libanais dans les affrontements.
"Nous devons adopter une ligne plus interventionniste", a-t-il dit, appelant à créer des circonstances empêchant le régime syrien de changer l’équilibre de force en ayant recours à un soutien étranger.
Et d’ajouter qu’un changement de régime en Syrie est inévitable. "Les gens n’accepteront plus qu’une minorité gouverne un pays sans l’avis de la majorité", a-t-il dit, ajoutant que cette situation rappelle celle de l’Irak.
L’ancien chef du gouvernement britannique n’a pas laissé passer l’occasion sans lancer des attaques virulentes contre l’Iran, l’accusant de compliquer la transition à travers la région du Moyen-Orient.
Les Iraniens ne se contentent pas seulement de développer des armes nucléaires, ils tentent également d’exporter une idéologie et un extrémisme à travers la région, a-t-il dit.