Présidentielle en Iran: Le candidat modéré Hassan Rohani en tête avec 51 pc des voix

Le modéré Hassan Rohani a remporté l’élection présidentielle iranienne, mettant un terme à huit années de pouvoir exécutif conservateur. Paris se dit prête à travailler avec lui, Londres l’appelle à « mettre l’Iran sur un nouveau chemin ».

Présidentielle en Iran: Le candidat modéré Hassan Rohani en tête avec 51 pc des voix
Le candidat du camp modéré et réformateur, Hassan Rohani, se trouvait, samedi, en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Iran avec 51pc des voix, selon les résultats partiels du décompte effectué dans 76 pc des bureaux de vote.

Sur les 27,6 millions de bulletins dépouillés, M. Rohani a obtenu, selon un décompte à 12h30 GMT, 14,2 millions de voix, soit 50,8 pc, loin devant les trois conservateurs, le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf (15,6pc), l’ex-chef des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du régime, Mohsen Rezaï (11,3 pc) et l’actuel chef des négociateurs nucléaires, Saïd Jalili (11,4 pc), a annoncé le ministère de l’Intérieur.

Les deux autres candidats, l’ex-chef de la diplomatie Ali Akbar Velayati et Mohammad Gharazi, arrivent plus loin derrière.

Hassan Rohani, le seul candidat issu du clergé, a en quelques jours réussi à fédérer derrière lui le camp dit modéré et celui des «réformateurs». Deux termes qui sonnent agréablement en Occident, d’autant plus que Hassan Rohani a suivi une partie de sa formation à l’université de Glasgow, mais qui ne signifient pas pour autant que ces deux camps, unis pour cette élection, remettent en question le dogme central de la république islamique, le «velayat-e faqih» (suprématie du religieux sur le politique), ni le programme nucléaire. Depuis l’appel à voter pour lui lancé en début de semaine par Mohammed Khatami (président entre 1997 et 2005, à une période de relative détente avec les occidentaux) et Hachemi Rafsandjani, chef de file des réformateurs qui a été interdit de candidature, Hassan Rohani incarne les espoirs de revanche des réformateurs après le fiasco de la présidentielle de 2009.

On se souvient que Mir Hussein Moussavi avait alors incarné en Iran, mais aussi dans le monde entier, un espoir de changement (malgré un parcours de serviteur loyal du régime des mollahs, impliqué dans moult répression et le développement du programme nucléaire), avant que la révolte des jeunes et des classes moyennes ne soit durement réprimée. Mir Hussein Moussavi est depuis lors en résidence surveillée et toutes les candidatures de réformateurs à la présidentielle d’aujourd’hui ont été invalidées.

Pour autant, Hassan Rohani n’est pas un adversaire du Guide Suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, dont il fut le représentant au Conseil national de sécurité. Il a aussi été négociateur du programme nucléaire iranien en 2003-2005 quand il avait accepté une offre européenne de technologie en échange d’une suspension de l’enrichissement. Ce que lui a vivement reproché son concurrent, Saïd Jalili : «Vous avez cédé sur tout et rien obtenu.» Hassan Rohani n’est clairement pas le favori du Guide. Il a fait campagne pour des postures moins conflictuelles avec l’Occident, une libéralisation du contrôle des médias et un allègement du contrôle social, un discours qui plaît à des jeunes partagés entre le vote en sa faveur et l’abstention.

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