Treize militaires français tués au Mali

Treize militaires français ont trouvé la mort lundi 25 novembre dans la soirée dans un accident entre deux hélicoptères lors d’une opération de combat contre des djihadistes, a annoncé l’Élysée.

Il s’agit du plus lourd bilan humain essuyé par les militaires français depuis le début de leur déploiement au Sahel en 2013, et l’une des plus grandes pertes de l’armée française depuis l’attentat du Drakkar au Liban en 1983, qui avait fait 58 morts.

L’accident est survenu lundi soir pendant une "opération de combat" dans le Liptako, dans la région de Ménaka, aux confins du Mali, Niger et Burkina Faso, où la force antijihadiste française Barkhane mène régulièrement des opérations contre les groupes armés, dont le groupe Etat islamique Grand Sahara (EIGS).

"Ces treize héros n’avaient qu’un seul but: nous protéger", a réagi sur Twitter le président français Emmanuel Macron, qui, dans un communiqué, a parallèlement salué "avec le plus grand respect la mémoire de ces militaires de l’armée de terre, six officiers, six sous-officiers, et un caporal-chef, tombés en opération et morts pour la France dans le dur combat contre le terrorisme au Sahel".

"Cette terrible nouvelle endeuille nos armées, la communauté de défense et la France toute entière", a déclaré la ministre des Armées, Florence Parly, en précisant qu’"une enquête (a été) ouverte afin de déterminer les circonstances exactes de ce drame".

Le gouvernement du Mali et le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, ont exprimé mardi via les réseaux sociaux leur solidarité avec la France, dont les militaires combattent les jihadistes aux côtés de leurs armées nationales.

"C’est l’Europe toute entière qui est en deuil, car au Mali comme ailleurs c’est l’armée française qui défend l’honneur et la sécurité de l’Europe", a de son côté réagi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Parmi les victimes figure le fils de l’ancien ministre et sénateur centriste français Jean-Marie Bockel, a confirmé ce dernier à l’AFP. Sept des militaires tués appartenaient au 5ème régiment d’hélicoptères de combat de Pau (sud-ouest), et quatre autres au 4ème régiment de chasseurs de Gap (sud-est).

"Engagés au sol depuis quelques jours, des commandos traquaient un groupe de terroristes, décelés quelques heures plus tôt, qui évoluaient en pick-up et à motos. Très rapidement, ils ont été renforcés par des hélicoptères et une patrouille de Mirage 2000", a détaillé l’état-major des Armées dans un communiqué.

"Un hélicoptère Cougar, avec à son bord six commandos de montagne et un chef de mission, a alors été engagé pour coordonner l’ensemble des moyens, tout en étant en mesure d’intervenir pour assurer + l’extraction immédiate+ d’un élément au sol", ajoute le texte.

"Vers 19h40, pendant la manoeuvre destinée à préparer l’engagement de l’ennemi, l’hélicoptère Cougar et un (hélicoptère) Tigre sont entrés en collision, s’écrasant à courte distance l’un de l’autre. Aucun des militaires embarqués n’a survécu", précise l’état-major.

Cet accident porte à 41 le nombre de militaires français tués au Sahel depuis le début de l’intervention française en 2013, avec l’opération Serval, selon un décompte effectué à partir de chiffres publiés par l’état-major.

L’opération Barkhane, qui a succédé à Serval depuis août 2014, mobilise 4.500 militaires français dans la bande sahélo-saharienne, une étendue vaste comme l’Europe, en soutien aux armées nationales qui combattent des jihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI) ou à Al-Qaïda.

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