Tensions Ryad-Le Caire: Sissi défend le vote de l’Egypte à l’ONU sur la Syrie
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a défendu jeudi le vote de son pays à l’ONU en faveur d’une résolution russe sur la Syrie farouchement décriée par l’Arabie saoudite, qui a suspendu ce mois-ci la livraison de produits pétroliers au Caire.
Samedi, l’Egypte a voté en faveur d’une résolution sur la Syrie proposée par la Russie au Conseil de sécurité suscitant la colère de l’Arabie saoudite.
Deux jours plus tard, Le Caire annonçait que la compagnie saoudienne Aramco avait suspendu ses livraisons pétrolières à l’Egypte pour octobre. L’Arabie saoudite avait passé un accord en avril pour la fourniture, sur cinq ans, de 700.000 tonnes de produits pétroliers par mois au pays dirigé par M. Sissi.
L’ambassadeur saoudien à l’ONU Abdallah al-Mouallimi avait même déclaré à la télévision Al-Jazeera qu’il était "pénible que les Sénégalais et les Malaisiens aient des positions plus proches du consensus arabe, que celle du représentant arabe (au Conseil de sécurité, l’Egypte, ndlr)".
"Certains commentateurs pensaient que suspendre la livraison de produits pétroliers était une réponse à la question" du vote à l’ONU, a dit jeudi le président Sissi dans un discours télévisé.
"Je dis non, il faut noter qu’il s’agit là d’un accord commercial".
Mais il n’a pas donné d’autre explication à la raison de cette suspension des livraisons pétrolières saoudiennes au Caire et Aramco n’a pas non plus commenté sa décision.
"Nous n’en savons pas plus sur la situation concernant ces compagnies", a dit le président égyptien en allusion à la suspension des livraisons pétrolières saoudiennes.
Il a cependant assuré que l’Egypte "avait pris les mesures nécessaires, il n’y aura pas de problème pour les produits pétroliers".
"Nous tenons beaucoup à nos relations historiques avec nos frères dans le Golfe", a affirmé le président égyptien, mais "dans le cadre du respect mutuel de la souveraineté" des pays.
M. Sissi a déploré "une tentative de saboter les relations de l’Egypte et de l’isoler", sans plus de précisions.
"Si l’on veut une véritable souveraineté dans les prises de décision, il faut savoir que les nations qui sont souveraines dans leurs décisions souffrent, elles souffrent beaucoup", a-t-il prévenu.
"Ceux qui veulent exercer leur libre-arbitre doivent endurer".
Source AFP