"La production et le transport de phosphate dans la mine de la ville de Metlaoui ont repris tard mercredi", a déclaré le responsable de la communication de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), Ali El-Houchetti.
Le 30 septembre, des dizaines de diplômés chômeurs avaient manifesté pour être embauchés par la CPG. Selon M. El-Houchetti, les protestataires avaient empêché les bus transportant les ouvriers de se rendre sur le site.
Mardi, le tribunal de première instance de Gafsa a ordonné l’arrestation de sept manifestants pour avoir entravé les activités de cette compagnie et empêché les ouvriers de se rendre sur les lieux de leur travail, ont indiqué les familles de certains d’entre eux à l’AFP.
Selon le coordinateur du mouvement de protestation, Ahmed al-Jdidi, un accord avec les autorités pour l’embauche de dizaines de chômeurs avait été trouvé. Mais "les listes ont été trafiquées après l’intervention de parties syndicales et de représentants de la société civile à Metlaoui", provoquant cette manifestation, a-t-il récemment accusé.
Basée à Gafsa, la CPG figure parmi les plus importants producteurs de phosphate au monde. Ses sites se trouvent à Metlaoui ainsi qu’à Redeyef, Om Laârayes et Mdhilla, dans le gouvernorat de Gafsa.
Elle est le principal employeur de la région, une des plus pauvres de Tunisie et théâtre en 2008 d’une insurrection alors réprimée dans le sang par le régime de l’ex-dictateur Zine El Abidine Ben Ali.
L’industrie du phosphate, principalement utilisé dans l’agriculture pour la fabrication d’engrais, représentait à l’époque quelque 10% des exportations tunisiennes et près de 30.000 emplois directs et indirects. Mais en cinq ans, la production a été divisée par plus de deux, passant de huit à 3,2 tonnes, ce qui a aggravé le déficit de la balance commerciale.
Les autorités avaient annoncé cet été qu’en cinq ans, la production de phosphate avait chuté de 60%, une baisse coûtant à la Tunisie 5 milliards de dinars (environ 2 milliards d’euros).
(Avec AFP)