» De nombreux Etats vont réaliser que reprendre à son compte le langage sans risque du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Maroc ne suffit plus. Et lorsque la Diplomatie Royale exige désormais des prises de positions nettement affichées sur cette question qui, en réalité, n’en a jamais été une, elle consolide son leadership dans la construction d’un ensemble stable de sécurité régionale et de prospérité partagée », écrit M. Carteron dans une nouvelle analyse consacrée à la question du Sahara dans le contexte de la nouvelle position espagnole soutenant l’initiative marocaine d’autonomie.
« Depuis le 18 mars 2022, l’Espagne considère l’initiative marocaine d’autonomie comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend » relatif au Sahara, rappelle-t-il.
Pour le président-fondateur du Forum Crans Montana, cette position politique « qui tend à devenir mondiale au niveau des Etats démocratiques induit tout naturellement la notion de la marocanité incontestée des territoires du Sud ». En effet, comment pourrait-on concéder l’autonomie à un territoire dont on ne serait pas le maître ?, s’est il interrogé.
Et de poursuivre: « Après tant d’années de controverses et de faux débats – mais aussi de douleurs – générés par un pays (l’Algérie) qui ne cesse de s’enfoncer dans un abîme politique, économique et social insondable, la décision espagnole constitue le plus déterminant de tous les développements diplomatiques et politiques récents en matière de sécurité en Afrique et plus particulièrement au Maghreb. Ce sont maintenant des implications géostratégiques majeures au niveau planétaire qui sont attendues ».
Il a fait observer, dans cette analyse intitulée « Et si on arrêtait de parler de ce faux problème du Sahara », qu’au moment où « le monde est agité de lourds soubresauts et que la guerre a refait surface en Europe, il est évident que la politique des demi-mesures et des atermoiements doit définitivement laisser place à la Real Politik, à l’affirmation des solutions opérationnelles et au rejet des provocations internationales n’ayant pour but que de satisfaire des opinions publiques en détresse ».
Le gouvernement espagnol a pris conscience que l’association qui lui avait été proposée autrefois n’avait finalement pour but que de saper gratuitement les intérêts marocains et de nourrir certains rêves fumeux d’hégémonie régionale en Afrique du Nord, a-t-il relevé.
M. Carteron estime, à ce propos, que « la clairvoyance espagnole poussera de nombreux pays, en particulier en Europe, à suivre son exemple, notamment la France qui à travers des positions claires et réalistes pourra désormais prétendre à une autorité morale renouvelée dans la gestion des affaires du monde ».
Il a déploré, par ailleurs, l’attitude d' »un certain nombre de pays, spécialistes du ménagement de la chèvre et du chou qui ont eu trop longtemps pour habitude d’applaudir le plan marocain tout en laissant la porte ouverte à la thèse irréaliste du référendum défendue à grands frais par l’Algérie et son polisario ».
« Les malheurs du monde vont rendre les gouvernements plus réalistes et proches de leurs vrais intérêts. La fin de la partie a été sifflée. Souhaitons qu’il en soit de même à Bruxelles », a-t-il conclu.