"Je suis certain que la majorité tiendra car nous avons la conviction que ce que nous faisons est juste", a assuré sur franceinfo le patron de La République en marche, Stanislas Guérini, alors que le premier anniversaire du mouvement des "gilets jaunes" a été émaillé de violences samedi à Paris.
Interrogé sur le risque d’une "convergence" des colères qui s’expriment à l’université, à l’hôpital, à la SNCF ou encore chez les pompiers, lors de la journée de mobilisation interprofessionnelle du 5 décembre contre la réforme des retraites, M. Guérini a dit ne pas le craindre. Notre responsabilité c’est de garder la porte du dialogue ouverte", a-t-il affirmé.
Les partenaires sociaux doivent être reçus par Edouard Philippe la semaine du 25 novembre sur le projet de réforme des retraites. Les syndicats représentatifs de la SNCF sont invités à une réunion jeudi avec le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye et le secrétaire d’État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari.
Mardi, Edouard Philippe avait mis en garde les cadres de la macronie sur les turbulences à venir et la nécessité de serrer les rangs.
"Il y a évidemment un foyer de préoccupation qui est très fort. Il y a une inquiétude pour l’avenir du pays qui est marquée", a reconnu M. Guérini. "Nous sommes à la fois lucides sur les colères et les inquiétudes qui peuvent s’exprimer mais résolus à continuer la transformation".
Pour éviter la "coagulation" des conflits, les élus centristes du MoDem et de l’UDI ont demandé, dans une tribune publiée par le Parisien, l’organisation avant le 5 décembre d’une "grande conférence sociale" réunissant syndicats et patronat, en vue notamment d’augmenter les salaires pour réduire les "inégalités" et répondre au défi de la transition écologique.
"Le gouvernement a augmenté le pouvoir d’achat en allégeant la feuille d’impôt, les entreprises et les syndicats doivent s’accorder pour augmenter la feuille de paie", suggèrent le chef de file des députés MoDem Patrick Mignola, celui des sénateurs centristes Hervé Marseille, et le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde, au terme d’une semaine de mobilisations des étudiants, des personnels de santé puis des "gilets jaunes".
La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a elle rejeté l’hypothèse d’une "coagulation" des conflits. Une "martingale", selon elle destinée à "alimenter le désordre".
Elle a aussi déploré que le mouvement des "gilets jaunes" soit depuis plusieurs mois "gangrené" par l’ultragauche violente.
Le chef de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon compte sur une convergence des mécontentements, entre ceux qui défileront le jeudi 5 décembre et les "gilets jaunes" qui manifesteront deux jours plus tard.
"J’espère que ceux qui auront été dans la lutte le 5 viendront aussi le samedi, dans la rue", a lancé M. Mélenchon sur France 3.
Il s’agit pour lui de mettre la pression sur Emmanuel Macron chez qui, selon le député, "seul le rapport de force arrive jusqu’à son cerveau".
L’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy a jugé pour sa part "possible que les colères se rejoignent" mais sans le souhaiter.
Pour lui, les "gilets jaunes" sont "le symptôme du fait qu’aujourd’hui, beaucoup de Français ont le sentiment que pour être entendus il faut passer par l’attention, la confrontation, et parfois par la violence".