"Malheureusement le mouvement des +gilets jaunes+ est, depuis un certain nombre de mois, gangrené par des ultras, des gens qui considèrent que la violence politique est légitime. Et en aucun cas nous ne pouvons l’accepter", a déclaré sur Radio J la représentante du gouvernement.
Parmi les "gilets jaunes", "on a eu aussi des gens qui se sont radicalisés, évidemment je le regrette. On a eu aussi des gens qui ont fait de l’entrisme, notamment à l’ultragauche, qui conduisent aujourd’hui à ce qu’il y ait ces violences", a ajouté Mme Ndiaye.
Pour autant, "on ne peut pas résumer" le mouvement "exclusivement à ces violences", a-t-elle souligné. "Il a été porteur à la fois de ce qu’est le mal-être français" et de "revendications" auxquelles le gouvernement a apporté des réponses "extrêmement massives" en décembre 2018, a estimé la porte-parole du gouvernement.
Mme Ndiaye a aussi appelé le chef de file de la France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, à "garder ses nerfs". Il avait qualifié samedi la police de "milice gouvernementale", à la suite d’un échange verbal tendu entre force de l’ordre et le député LFI Alexis Corbière, selon une vidéo diffusée par ce dernier.
"Le député Alexis Corbière gazé et frappé de sang froid après qu’il ait décliné son identité en sortant de la manifestation déclarée. Ce n’est plus de la police républicaine. Juste une milice gouvernementale. C’est cette milice qui provoque le désordre", a tweeté samedi Jean-Luc Mélenchon.
Pour Sibeth Ndiaye, on ne voit pas sur cette vidéo de "gazage" du député, et ses propos "sont des accusations extrêmement graves". "On ne peut pas dire en France qu’il existe une milice gouvernementale. Ca renvoie soit à des faits historiques extrêmement graves, soit à des démocraties qui ne sont pas des démocraties. En France personne ne tire à balles réelles sur une foule", a-t-elle insisté.
Sur France Inter, l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy a vu dans les violences de samedi "une défaite de l’Etat (…) fort avec les faibles et faible avec les forts". Il a également dénoncé "l’impunité" dont semblent bénéficier les casseurs.
"C’est toute notre démocratie qui recule. Il n’y a pas de démocratie, il n’y a pas de liberté lorsqu’il n’y a pas d’ordre public", a-t-il ajouté. "Il n’y a pas de liberté de manifester lorsque toutes les manifestations sont désormais systématiquement prises en otage par des casseurs, par des black blocs, que l’on voit agir dans une forme d’impunité qui semble un peu sidérante".